« L’estime de soi » est : "un concept psychologique qui renvoie au jugement global positif ou négatif
qu'une personne a d'elle-même". Et grandir en ayant une vision positive de soi-même est, selon les auteures Catherine et Kelly Clet, une valeur fondamentale à inculquer dès le plus jeune âge aux enfants de Guyane.
Catherine Clet porte un grand intérêt à la jeunesse. Elle a écrit 4 livres, des imagiers de 200 mots français traduits en plusieurs langues. Elle est également lauréate du concours « J’écris ma Guyane » pour son ouvrage « L’artisan bijoutier des savanes ». Cette Guyanaise, ancienne enseignante, traductrice, auteure, réside depuis 30 ans aux Etats-Unis où sa nièce Kelly a aussi vécu quelques années. Elles partagent le même intérêt pour l’estime de soi, les ouvrages qui s’y rapportent et ont trouvé que cela manquait dans l’offre de lecture à la jeunesse guyanaise.
« Aux Etats-Unis, il y a beaucoup de livres sur l’acceptation de soi, la couleur de peau, les cheveux. Beaucoup de personnes écrivent pour les publics jeunes sur cette thématique. Nous nous sommes lancées ! »
Kelly Clet
Enseignante en langue anglaise durant 10 ans, Kelly Clet s’occupe maintenant de Fonds européens à la CTG.
L’ouvrage « Unique et Magnifique » vise un public d’enfants âgés de 6 à 12 ans, élèves du primaire et du collège. Edité en petit nombre (200 exemplaires) pour tester, il s’est déjà bien vendu. C’est une première satisfaction.
« La jeunesse ne réagit pas comme on voudrait. Elle n’est peut-être pas suffisamment vue et entendue. C’est une problématique qui nous tient à cœur et peut-être qu’avec des enfants plus épanouis et mieux dans leur peau, et je dis cela sans aucune prétention, nous aurons des adultes mieux avec eux-mêmes, avec ce qu’ils sont. Beaucoup de choses viennent de l’enfance, les complexes, les remarques, les comparaisons, les mauvais traitements et cela marque. On traine cela dans sa vie d’adulte… »
Cet ouvrage joliment illustré par Véronique Pierre, une jeune dessinatrice découverte sur le réseau social Instagram, marque par la pertinence des sujets évoqués avec des phrases courtes dont certaines résonnent dans les esprits comme des mantras : « Tu es sur cette terre pour être toi et vivre ta vie » ou encore « N’oublie jamais que tu as ta place. Tout le monde a sa place. »
Les personnages, garçons ou filles représentent la diversité ethnique guyanaise. A l’école, au sport, à la maison, les jeunes enfants se reconnaissent dans leur univers commun comme dans leurs différences.
Et cela plait, affirme Kelly Clet, surtout aux petites filles mais globalement l’accueil est favorable : « Ce projet nous tenait à cœur, nous avions envie de le faire pour la Guyane. »