« Couleurs Plume» c’est le titre de l’exposition de Vanderlei Fracalossi, un brésilien devenu français qui habite la Guyane depuis 30 ans. Natif d’Espìrito Santo, état du sud-est du Brésil, l’artiste semble enfin sortir de sa gangue après une très longue retraite. En 1998, il avait participé à une exposition collective itinérante de l’association Culture plurielle et depuis, n'avait plus rien montré.
20 années à peaufiner les genres
Il lui aura fallu 24 ans et un confinement pour se relancer et ainsi oser se découvrir au public. Entre temps, Vanderlei Fracalossi a travaillé l’acrylique, le pastel et surtout le dessin au fusain. Essentiellement des portraits hyper réalistes, l’art sacré, les natures mortes guyanaises et aussi la sculpture avec du carton et du matériel recyclable. Ces 20 années lui ont été profitable :
« J’ai contacté la responsable du Centre Pagaret, l’année dernière… lorsque l’on reste longtemps sans exposer c’est difficile de se montrer … on craint le regard des autres… c’était un challenge pas évident de conjuguer mon travail de graphiste au Musée des Cultures Guyanaises et la peinture. J’ai beaucoup travaillé pour faire mes toiles… je suis autodidacte, j’ai commencé à l’âge de 14 ans et à 25 ans, j’ai sauté le pas… et aujourd’hui me revoici…»
« Les oiseaux c'est la beauté, l’équilibre et la liberté !»
Fracalossi, ne se revendique pas d'un courant pictural particulier, toutefois sa peinture relève du réalisme naturaliste. Les détails précis des oiseaux, la transcription des regards, des couleurs, des plumages, le mouvement des vols, tout cela est parfaitement retranscrit dans un univers propre à l’artiste qui choisit avec un soin minutieux les éléments de mise en valeur des différentes espèces choisies.
« Les oiseaux étaient présents déjà dans mon enfance au Brésil mais en arrivant ici c’était différent. On est beaucoup plus proche des oiseaux. Il y a une variété très grande, nous avons au moins 8 espèces qui viennent tous les jours à la maison. A mon travail, au centre de Cayenne, c’est pareil, il y a le tangara évêque, il y a un nid de pics de Guyane, il y a des perruches, les kikiwis etc …, les oiseaux pour moi, c’est la beauté, la liberté et l’équilibre… ces deux dernières années, j’avais ce besoin de liberté. »
Et l’univers de l’artiste a plu. En l’espace de quelques jours, la plupart de ses œuvres ont été vendues et sur le livre d’or, les commentaires sont élogieux…
Vanderlei Fracalossi aux origines italienne, brésilienne a adopté la Guyane : « On dit qu’il y a beaucoup de violence mais pour moi c’est un paradis, il n’y a pas de grandes tempêtes, ici c’est un paradis. J’adore la Guyane… ».