VIDÉO. Boxe : Mya, "la petite Tyson" de Mont-Lucas

Boxe : Mya, la puncheuse de Mont-Lucas
Une trentaine d’enfants du quartier Mont-Lucas s'est massée mercredi 21 février autour d’une de leur voisine, Mya Thomas. L’adolescente de 15 ans s’est offert, pour son anniversaire, le titre de championne de France de boxe élite cadette à Olhain dans le nord de la France. Pour marquer sa réussite, l’association citoyenne de la cité a souhaité mettre en lumière la sportive afin d’inspirer positivement les jeunes du quartier. Une fresque à son effigie a été inaugurée.

Les yeux rougis, entourée des petits de la cité, Mya Thomas la nouvelle championne de France de boxe cadette découvre la fresque à son effigie. Fini l'anonymat pour l'adolescente qui habite à deux pas de là, dans un bâtiment près de la place des roses au cœur de Mont Lucas.

Inauguration de la fresque de Mya Thomas (au cente) à Mont-Lucas

Elle découvre avec pudeur, mais aussi bonheur sa nouvelle notoriété, signant des autographes et répondant aux interviews des enfants. Entourée de personnalités politiques et civiles, de son entraîneur et du président de son club, elle savoure ce moment de joie. Son titre est mérité selon les observateurs. Avant la finale à Olhain dimanche 18 février, elle en était à 4 victoires en 4 combats. Deux ans de travail, sans relâche, viennent donc couronner ses efforts.

« Mya c’est une petite Tyson »

Selon son entraîneur Elie Nicolas, conseiller technique régional du comité régional de boxe de la Guyane, Mya est une "puncheuse aux crochets redoutables, elle tape vraiment fort". Il ajoute :

C’est une petite Tyson* au féminin. Dans le vivier, c’est une exception. Elle ne sait pas y aller doucement.

Mya et son entraîneur, Nicolas Elie, entourés d'enfants de Mont-Lucas devant la fresque

Il a rencontré la sportive quand elle était âgée de 8 ans. Elle était venue participer à une animation-détection au cœur de son quartier. Quelques années après, sa mère l’autorise à boxer en club. "Il y a des heures et des heures d'entraînement au compteur. Ça fait deux ans et demi qu’elle travaille dur. La veille de son titre de championne, on a travaillé jusqu’à 23h00", raconte Nicolas Elie.

« Il faut avoir l’attitude d’un garçon, être presque sauvage »

"Je peux être un modèle pour les autres, leur donner envie de faire du sport et d’aller loin comme moi", déclare Mya. Cette fresque "c’est une preuve d’amour, du très beau travail" selon elle.  Émue, se dit fière,

J’ai des gens qui me poussent vers le haut, ils veulent voir ma réussite et ça me touche. Je ne m’y attendais absolument pas.

Mya THOMAS

Quand elle a commencé la boxe, elle cherchait à se canaliser car elle se bagarrait souvent. Elle découvre alors l’univers du sport de combat. Elle avoue ne pas toujours avoir été sérieuse. Mais depuis qu’elle a pris conscience de son potentiel, l’attitude est toute autre.

"Pour faire de la boxe, il faut être déterminé. C’est un sport difficile, où il faut avoir l’attitude d’un garçon, être presque sauvage", confie Mya. En dehors du sport où elle aimerait exceller, un autre domaine la passionne. Elle souhaite devenir pompière professionnelle. Cumuler les deux serait l’idéal.

Prochaine étape : sport-étude

L’an prochain, la championne envisage d'entrer en sport-étude dans un CREPS (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive) ou à l’IFAS (Institut de Formation et d’Accès au Sport). Ce parcours lui permettrait d’intégrer l’équipe de France et de pouvoir ainsi participer aux Jeux Olympique et aux championnats du monde.

En attendant, la boxeuse devrait participer à "la ceinture des Vikings" au cours du mois d'avril.