Une arme pour faire reculer les squatteurs à Sablance… une mini-pelle, amenée dans ce quartier informel qui s’étend sur des kilomètres. Après 10 minutes sur un chemin chaotique, on atteint les terrains des héritiers Boutin. C'est ici que se trouve la maison de campagne de la mère, Félicité Boutin-Juliard, décédée en 2018. Une maison aujourd'hui occupée illégalement.
Ils se sont imposés. Donc il y a femme, enfants... et le mari qui habitent la maison de ma mère. Ça fait plus de deux ans, voire plus, qu'on leur demande de quitter les lieux.
Hermina ILES-HORTH, propriétaire d’une parcelle à Sablance
Des parcelles achetées en 1948
Une bonne partie des 20 hectares de terrains des héritiers Boutin a été déforestée par des clandestins, pour la vente du charbon de bois, selon la famille, et pour l’agriculture, pratiquée sans droit, ni titre derrière des barrières de tôles.
C’est la 2ème action de destruction menée par les propriétaires. Ces parcelles ont été achetées en 1948 par le grand-père, Paul Boutin. Ses descendants ont vécu de beaux moments ici à la campagne. Ils veulent protéger l’héritage familial.
"C'est notre bien et il faut qu'on le reprenne"
"C'est notre bien et il faut qu'on le reprenne, tout simplement", s'indigne Hermina Iles-Horth. Elle ajoute : "comme je leur disais, je ne peux pas vous permettre d'accaparer notre bien pour vous et vos enfants, et que mes enfants et petits-enfants dorment dans des HLM." Le risque, c’est de voir ces terrains - classés en zone agricole - grignotés par des maisons en dur, construites illégalement.
Les héritiers Boutin des familles Juliard-Horth se disent limités dans leurs actions, car la succession ouverte par le décès de leur mère n’est toujours pas réglée. Ils appellent à l’aide. Si la police municipale et les gendarmes jouent le jeu, soulignent ces propriétaires, ils attendent plus d’engagement des pouvoirs publics. Ils se sentent aujourd’hui impuissants et abandonnés…