"Vini sasé chimen to gangan", l'atelier de généalogie avec les archives territoriales de Guyane

Atelier de généalogie organisé à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane, par les archives territoriales
Ce 22 mars 2023, les archives territoriales organisaient un atelier de généalogie à la maison des Cultures et des Mémoires de Guyane. Nous y avons participé pour échanger avec les archivistes, mais aussi avec les participants, à la trace de l'histoire de leurs ancêtres et des membres de leur famille.

Les archives territoriales accompagnent les Guyanais dans la recherche de leurs ancêtres. Le service de la collectivité organisait, ce mercredi 22 mars, un atelier de généalogie à la maison des Cultures et des Mémoires de Guyane.

De 9h00 à 11h00, plusieurs personnes s'y sont rendues dans l'objectif de comprendre le parcours de leurs ancêtres, mais aussi pour retrouver la trace de membres de leur famille. Certains ont trouvé leur bonheur, d'autres poursuivront les recherches. 

Atelier de généalogie organisé à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane, par les archives territoriales

"Je recherche ma famille parce que j'ai envie de savoir"

Jojo tente de retracer son arbre généalogique depuis des années. Cet atelier tombe à point nommé. "Je recherche ma famille parce que j'ai envie de savoir. Déjà s'ils étaient des esclaves, puis leurs parcours...", explique-t-elle. "Puis pour ne pas sortir avec mes cousins", ajoute-t-elle en riant. Elle avait débuté ses recherches en consultant la liste des "nouveaux libres" au Jardin botanique de Cayenne.

Un historien l'avait donc incité à se rendre à un atelier de généalogie, ce qu'elle a fait. "Là je suis tellement contente, j'en ai trouvé pas mal. J'en avais les larmes aux yeux", s'exclame Jojo. Elle a découvert une vingtaine de cousins et de cousines, avec l'aide d'Estela Beserra Arouche, apprentie aux archives et étudiante en licence pro. Patrimoine à l'Université de Guyane.

Estela BESERRA AROUCHE, apprentie aux archives territoriales de Guyane et étudiante en licence pro patrimoine à l'Université de Guyane

On a déjà un arbre généalogique et on regarde si les gens connaissent leurs parents, leurs grands-parents… On va aussi chercher les noms sur ce livret (cf. photo ci-dessous). On a aussi des sites qui nous aident : celui des Archives nationales d'outre-mer, Filae et Geneatnet. Puis on va taper leur nom pour voir ce qu'on trouve au niveau des registres : les actes de naissance, de mariage, etc.

Estela BESERRA AROUCHE, apprentie aux archives territoriales de Guyane et étudiante en licence pro patrimoine à l'Université de Guyane

Registre des esclaves de Guyane

Entre récits de famille et éléments de l'état civil

Les recherches peuvent se compliquer selon la famille et ses racines. Par exemple, pour les familles aux origines chinoises, les recherches peuvent s'arrêter à nos frontières, car les archivistes ne peuvent pas consulter les registres qui se trouvent en Chine. L'autre difficulté, c'est que "les personnes n'ont pas toujours les informations" indique Rémi Péru-Dusmesnil, archiviste aux ATG, chargé des fonds communaux, notariaux et hospitaliers. Il poursuit :

Ce n'est pas toujours leur faute, mais tout simplement parce qu'il y a des choses qui se sont perdues et donc elles viennent avec des récits de familles et nous, on essaye de les vérifier. Sauf qu'entre le récit de famille et la vérité de l'état civil, il peut y avoir un monde.

Rémi PÉRU-DUSMENIL, Archiviste aux ATG, chargé des fonds communaux, notariaux et hospitaliers

Ce jour-là, l'archiviste a aidé plus de trois personnes, et en a trouvé trois autres grâce aux recherches menées. Avant d'y arriver, il a besoin de plusieurs informations importantes : la date de naissance de la personne recherchée, son nom et une commune... "mais surtout le nom", insiste Rémi Péru-Dusmesnil. Les participants cherchent, généralement, à remonter le plus loin possible dans l'arbre généalogique. L'archiviste peut, quant à lui, mener les cherches jusqu'à la fin du XVIII siècle, donc vers 1790. 

Richard Montgénie (en bleu), participant à l'atelier de généalogie et Rémi Péru-Dusmesnil (en orange), archiviste aux ATG.

Richard Montgénie est l'un des participants, il est aidé par Rémi Péru-Dusmesnil. "Je suis venue pour essayer de retrouver les traces de la famille et refaire notre arbre généalogique", dit-il. Il a entamé cette démarche personnelle deux semaines auparavant, puis il a vu l'affiche pour cet atelier. Il devra se tourner vers d'autres organismes, et notamment une mairie, pour approfondir ses recherches. 

Les ateliers de généalogie : une réponse à un besoin

Depuis 2021, les archives territoriales de Guyane organisent environ trois à cinq ateliers par an. Cette année, il y en aura trois, dont les prochains se tiendront samedi 16 et dimanche 17 septembre 2023. Aucune réservation n'est nécessaire. "On s'est rendu compte que ça correspondait à un besoin", explique Georges Rech, directeur des ATG. Il ajoute :

On a voulu proposer des ateliers qui permettent : à la fois aux débutants d'apprendre comment on commence un arbre généalogique (les méthodes, les sites à utiliser) et puis aux gens plus confirmés - qui bloqueraient sur les recherches - leurs donner quelques astuces pour trouver l'ancêtre qu'ils n'arrivent pas à trouver.

Georges Rech, directeur des archives territoriales de Guyane

Avant les ateliers de généalogie suivants, les archives territoriales de Guyane proposent d'autres rendez-vous. Le prochain aura lieu ce mercredi 29 mars (de 9h00 à 11h00). Il s'agit d'un atelier "Archives à fonds ouverts". Lors de ces événements, les ATG présentent au public un type de document qu'elles conservent. Cette fois, l'atelier sera consacré aux archives militaires.

C'est pour expliquer au public intéressé les types d'archives que nous conservons, qui concernent les armées, la carrière des militaires... que ce soit la guerre de 14-18, la guerre de 39-45, l'Indochine, la guerre d'Algérie, les anciens combattants, le recensement militaire… Tous les documents que nous conservons, qui permettent de faire la carrière d'un ancêtre guyanais qui aurait été militaire.

Georges RECH, directeur des Archives Territoriales de Guyane

Pour cet atelier, l'inscription doit être faite auprès des archives (archives@ctgguyane.fr).