L'affaire fait grand bruit. Une jeune fille de 14 ans aurait été agressée sexuellement par des collégiens. L'enquête suit son cours. Elle aurait raté son bus, avant d'être prise à partie par une bande de jeunes de son établissement. La scène aurait été filmée avec un téléphone portable.
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Violée dans un marécage
Le 7 décembre, une élève du collège Concorde rate son bus à la fin de ses cours, à 12h30. Scolarisée dans une classe pour les enfants en situation de handicap, cette adolescente de 14 ans souffre de troubles mentaux. Selon sa mère, un agent du collège lui a dit d’attendre le bus de 16h pour rentrer chez elle, à Cogneau. Devant l’établissement, elle est entraînée par un groupe d’élèves, en dehors de la cité sur un chemin de l’autre côté de la route. Après une centaine de mètres, il existe une zone appelée «huit lacs » par les jeunes. Des élèves se retrouvent à cet endroit en dehors des cours, sans contrôle, selon les enseignants. La victime présumée dit y avoir été violée par deux garçons de 3ème, trois autres étant témoins selon elle. La scène aurait été filmée avec un téléphone portable.
Martine Nivoix secrétaire départementale adjointe de la CDTG, l'affirme :
"Ces faits présumés doivent interpeller les autorités.Il est nécessaire d'examiner le fonctionnement de l'établissement et la prise en charge des élèves à l'extérieur du collège. C'est l'occasion d'aller plus loin dans la réflexion"
Une enquête confiée à la Gendarmerie de Matoury
Selon le Rectorat, le collège doit prendre en charge les élèves qui n’ont pas pu prendre leur bus et appeler leurs parents. Or, la mère de l’élève concernée dit ne pas avoir été appelée ce jour-là. Le jour des faits présumés, la jeune victime a alerté la principale, qui a saisi sa hiérarchie.
Avisé, le procureur a confié l’enquête à la gendarmerie de Matoury. Les deux auteurs présumés du viol sont revenus au collège à la rentrée de janvier.
Lyliane Markour conseillère technique Etablissement et vie scolaire au Rectorat de Guyane précise :
"Le Chef d'établissement a procédé aux débats contradictoires et dans un souci de protection, nous les avons éloigné de l'établissement. Ils n'ont repris leur scolarité qu'en janvier. Nous laissons la justice suivre son cours."
L’information dans le collège s’est limitée à une séance de sensibilisation sur le viol dans les classes de 3ème des deux auteurs présumés. La plupart des enseignants ont appris ces faits il y a quinze jours, au début de la grève lancée suite à des violences sur le personnel.
Le procureur de la république n’a pas souhaité réagir sur une enquête en cours.
Le reportage de Guyane la 1ère