Violences conjugales : la Guyane reste parmi les départements les plus touchés en 2023

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La Guyane est le 6ème département français avec le taux de violences conjugales le plus élevé. L’an dernier, elle faisait partie des cinq premiers. En Guyane, le nombre de victimes est de 13,1 femmes pour 1.000 habitantes de 15 à 64 ans, en 2023. Le chiffre était de 13,9 en 2022. Une légère baisse en décalage avec la réalité, selon une association d’aide aux victimes.

Le ministère de l’Intérieur a publié les chiffres des violences conjugales en France sur l’année 2023, le 6 novembre dernier. Au total, 271 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, ont été enregistrées, en France, en 2023. Soit une hausse de 10% des par rapport à 2022. 

Sixième département le plus touché

La Guyane est le sixième département avec le taux de violences conjugales le plus élevé. Elle sort du triste top 5, dans lequel elle figurait l’année précédente. Mais la Guyane affiche encore l’un des taux les plus haut de France, derrière notamment le Pas-de-Calais, département avec le plus fort taux à 15,2. 

Une légère baisse en Guyane d’après les chiffres

En Guyane, 13,1 femmes de 15 à 64 ans pour 1.000 habitantes de la même tranche d’âge ont été enregistrées, par la police ou la gendarmerie, comme victimes de violences conjugales en 2023. 

En 2022, ce chiffre était de 13,9 en Guyane. S’il baisse légèrement, il n’en reste pas moins alarmant. D’autant que cette baisse n’est pas ressentie par l’association L’Arbre Fromager, qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales.

Le décalage entre les chiffres et la réalité

"On a toujours autant de femmes qui viennent pour des problèmes de violences intrafamiliales et conjugales", déplore Marion Freney, directrice de l’association.

On a même une augmentation en 2024, car il y a plus de femmes qui se présentent, et il y a plus de demandes de mises à l’abris d’urgence.

Marion Freney, directrice de l’association L’Arbre Formager

La libération de la parole

Selon Marion Freney, directrice de l’association L’Arbre Formager, toutes les femmes "ne sont pas toutes prêtes à entamer un processus et à déposer plainte, mais elles sont de plus en plus nombreuses à libérer la parole et faire état des violences".

Préparer "la sortie"

L’association reçoit aussi des femmes qui sont dans "une démarche de préparer leur sortie". "Elles viennent nous voir pour se renseigner sur leurs droits, à quoi elles peuvent prétendre et quelles démarches juridiques peuvent-elles engager ?, explique Marion Freney. Elles recherchent des informations".

L’association L’Arbre Formager a un dispositif d’hébergement de mises à l’abris d’urgence déclenché lorsque les femmes appellent le SAMU. Elle peut aussi proposer un hébergement temporaire de quatre mois. "Malgré tout, nous ne sommes pas en capacité d’accueillir toutes les demandes", reconnaît Marion Freney.

Aider une victime

En 2023, en France, 115 homicides conjugaux ont été enregistrés. Si vous êtes victime ou que vous souhaitez aider un proche, l’association recommande aussi le site "arrêtons les violences 973"."C’est une source d’informations importantes que l’on soit victime, témoin, proche de la victime ou un professionnel susceptible d’aider la victime à sortir des violences", conclut Marion Freney.