Visite présidentielle : des annonces fortes et un discours de fermeté d'Emmanuel Macron

Les annonces du président Macron le 27 octobre
Le président Emmanuel Macron s'est exprimé ce vendredi face à la presse. Après les échauffourées de la veille à Cayenne, il a rappelé qu'il ne céderait pas à la pression populaire. Il s'engage sur une nouvelle méthodologie en concertation avec les élus et fait des annonces fortes pour la Guyane.
Face à la presse, ce vendredi 27 novembre, le président Emmanuel Macron, en visite dans le département, a fait d'importantes annonces pour la Guyane. Il reconnu le caractère spécifique de cette région française située en Amérique du Sud.

Devant la presse, Emmanuel Macron a précisé que l'"intégralité des deux premiers volets" des accords conclus en avril "seront appliqués" et que "la parole de l'Etat sera tenue". Il faisait référence au plan de 1,08 milliard d'euros signé sous la présidence de François Hollande. S'agissant de "la demande complémentaire", à hauteur de 2,1 milliards, "il y avait un engagement à étudier les propositions qui sont faites et j'ai réitéré hier (jeudi) cet engagement à étudier", a-t-il dit.

Retrouvez l'intégralité de cette conférence de presse ici :

 

La responsabilité partagée et l'adaptation administrative dans le contexte guyanais

Pour lui permettre d'émerger et de s'engager sur le chemin de la réussite, il préconise un bouleversement total dans la méthodologie de l'Etat. Les assises de l'outre mer doivent servir à faire remonter très rapidement les projets essentiels de chaque territoire ultramarin ce qui permettra d'établir une feuille de route précise pour l'été 2018. S'il faut des adaptations législatives, elles seront faites et les projets inscrits dans le prochain exercice budgétaire. Tout cela se fait sur la base d'une responsabilité partagée. 

Dans le même temps l'Etat restructure son administration. Le chef de l'Etat veut davantage de pragmatisme et réactivité au sein de son administration déconcentrée. Emmanuel Macron entend adapter les règles pour rétablir en Guyane, l'égalité républicaine.
Une égalité qui passe par des mesures spécifiques en matière de sécurité.

 

Sécurité, immigration le président propose des dérogations pour s'adapter à la situation de la Guyane

Dès 2018, le dispositif Harpie sera revu en profondeur pour lutter contre l'économie souterraine avec des moyens technologiques comme le drone et une brigade aérienne spécifique. Les forces de l'ordre seront aussi renforcées par un escadron de 90 gendarmes et l'emploi de 22 policiers. Il y aura bien une prison à Saint-Laurent du Maroni et une cité judiciaire à Cayenne.


Sur le volet de l'immigration qui ne cesse d'enfler, compte tenu de l'attractivité sociale de la Guyane, il y aura des mesures dérogatoires pour la région. Cela va concerner essentiellement les conditions d'octroi du RSA (Revenu solidaire actif) qui sera remis aux services de l'Etat. Il faudra, désormais, justifier de 15 années de présence en Guyane pour en bénéficier. En ce qui concerne les demandeurs d'asiles, l'indemnité sera plafonnée à 2 mois maximum le temps que les dossiers soient instruits. Au delà de 2 mois, les dossiers seront rejetés.

Pour lutter contre le retour des expulsés et faire appliquer les mesures d'éloignement, les délais d'extradition seront draconiens à l'égard des malfrats et des ex détenus.


Education et santé

En matière d'éducation, l’État finance la construction de dix collèges et cinq lycées par la dotation exceptionnelle de 250 millions à la Collectivité Territoriale, a rappelé le chef de l'Etat. Sur la santé, le centre médico-chirurgical de Kourou a été transformé en hôpital public au début du mois d’octobre, a t-il ajouté. 

 

Le rétablissement impératif de la légitimité républicaine sur la base d'engagements clairs

Emmanuel Macron a conclu ce temps d'échanges en rappelant avec beaucoup de fermeté qu'il voulait un changement de méthodes au sein de son administration, de la simplification et de l'innovation. Il savait, en venant en Guyane, qu'il y avait de la colère depuis des années.

Pour autant, l'Etat ne va pas céder à cette colère, mais s'engager fortement et avec les élus. Il a fait le choix de les rencontrer en premier lieu le soir du jeudi 26 octobre. Eux seuls sont la représentation de la légitimité démocratique. Il entend rétablir l'autorité de l'Etat et ne peut admettre qu'elle soit remise en cause.

Il a martelé :

"Ce que je promets je le fais. Je ne promets pas ce que je ne peux pas faire, j'ai envie qu'on change d'habitude sur la base d'un respect et d'une responsabilité partagée. ... je dis aux Guyanais, vous pouvez compter sur l'Etat, on va simplifier, innover..."