Vives réactions en Guyane contre l'arrêt des poursuites à l'égard des mules porteuses de moins de 1,5kg de drogue

Vives réactions de la société civile guyanaise et des élus contre le dispositif mis en place dans la lutte contre les
La polémique enfle depuis la médiatisation de la nouvelle stratégie judiciaire en matière de lutte contre le trafic de drogue. Les mules interpellées à l’aéroport Felix Eboué avec moins d’1,5 kg de cocaïne dans leurs corps ne sont plus poursuivies. Cette expérimentation effective depuis 2 mois, les élus guyanais et membres de la société civile acteurs de la prévention sont contre.

Fini les poursuites judiciaires à l’encontre des mules transportant moins d’1,5 kg de cocaïne dans le corps. L’information a surpris et choque et pourtant c’est bien la nouvelle stratégie judiciaire en matière de lutte contre les trafics de drogue au départ de l’aéroport Félix Eboué depuis le mois de juillet. Si les passeurs transportant de la cocaïne dans leurs bagages sont toujours ciblés et soumis à des poursuites, ceux ayant ingérés les produits sont fichés et interdits d’aéroport pendant 6 mois.

Dans un courrier adressé au ministre de la justice, les deux députés de Guyane, Jean-Victor Castor et Davy Rimane et le sénateur Georges Patient réclament l’arrêt de la mesure : extrait :

"Délinquance organisée, orpaillage illégal, trafic de stupéfiants, et la liste est loin d'être exhaustive,
gangrènent la vie en société guyanaise. C'est donc d'une même voix interloquée que nous,
parlementaires de la Guyane, vous interpellons face à la politique pénale expérimentée depuis peu par le Parquet de Cayenne, qui implique (entre autres allègements) le classement sans suite des saisies
inférieures à 1,5 kg de cocaïne.
À un modèle économique extrêmement rentable pour les trafiquants viendrait donc se superposer une
quasi impunité pénale ? Face à un faible niveau de vie et à des perspectives d’insertion professionnelle
léthargiques, ce double bénéfice ne manquera pas de déclencher le passage à l’acte d’une proportion
croissante de notre jeune population. Ces mesures de non-sens, d'une part, ne pourront qu’encourager la banalisation du phénomène de trafic de stupéfiants sur notre territoire, et ont été prises, d'autre part, sans aucune consultation des élus
locaux. Qu’est-il advenu de la philosophie de la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la
délinquance « qui fait du maire le pivot de la politique de prévention de la délinquance » ? Il est pourtant
question ici de la sécurité du quotidien des Guyanaises et Guyanais. Qui de mieux placé que les maires du territoire, qui ont la connaissance du terrain, pour lutter efficacement contre ce tsunami de délinquance qui empoisonne la vie quotidienne de la population".

Ils terminent leur propos en soulignant l'urgente nécessité d'une réflexion collective et réclament : "qu'il soit mis un terme à l'expérimentation menée par le Parquet de Cayenne, et ce, dans les plus brefs délais..." .

L'intégralité du courrier à lire ici👇