Dans la Lettre Pro du 17 janvier, l'Agence Régionale de Santé de Guyane s'intéresse à la prise en charge des détenus de la prison de Rémire-Montjoly. C'est l’unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP) - rattachée au Centre Hospitalier de Cayenne - qui assure les soins d'environ 1 500 personnes par an.
L'USMP est composée de : l’unité de consultations de soins ambulatoires (UCSA), l’unité fonctionnelle de psychiatrie intra-carcérale (UFPI) et un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTPi) qui propose des soins de groupes non médicamenteux, appelés ateliers thérapeutiques.
Des moyens renforcés ces derniers mois
"Entre 2018 et 2020, les trois médecins qui assuraient la prise en charge sanitaire des détenus ont quitté l’unité", indique l'ARS. Depuis, une nouvelle équipe s'est constituée, soit "2 médecins, 7 infirmiers, 1,5 secrétaire, 1 auxiliaire des services hospitaliers, 0,5 cadre, 0,8 chirurgien-dentiste et assistante dentaire et 0,5 préparatrice en pharmacie". De nouvelles prises en charge sont aussi proposées.
Un masseur-kinésithérapeute intervient deux demi-journées par semaine, une orthoptiste réalise des bilans, l’UCSA abrite des consultations mensuelles de dermatologie, d’endocrinologie et d’orthopédie ainsi que des consultations VIH et infections sexuellement transmissibles. Les manipulateurs radio du CHC assurent aussi deux vacations par semaine.
La Croix-Rouge, quant à elle, intervient dans le cadre de la lutte antituberculeuse. Par ailleurs, un partenariat a été signé avec la protection maternelle et infantile pour l’accompagnement des femmes enceintes et des nourrisson. En 2022, il y a eu 18 parturientes au centre pénitentiaire de Guyane et six nourrissons de façon simultanée.
Une opportunité de soins pour certains détenus
La visite médicale est un passage obligatoire pour les détenus arrivants. Et pour certains, ce rendez-vous est "le premier contact avec le système de santé depuis longtemps" affirme l'ARS. Les visites sont ensuite régulières. Les détenus consulteraient beaucoup pour des problèmes dermatologiques ou orthopédiques.
En détention, ils ont du temps et accès aux soins : tout ce qu’ils n’avaient pas à l’extérieur. Ils en profitent pour s’occuper d’eux et de leur santé.
Dr. Timothée BONIFAY, médecin responsable de l'unité de consultations de soins ambulatoires- Extrait de la Lettre Pro de l'ARS
Le dépistage des Infections sexuellement transmissible est systématiquement proposé lors de la visite médicale d’entrée, ainsi que la mise à jour des vaccinations. Ils ont également un bilan dentaire, un dépistage de la tuberculose et sont interrogés sur leur consommation de drogue. Enfin, ils ont un dépistage initial psychiatrique, pour prévenir le risque suicidaire.