Coronavirus : un référé contre les carences de l'Etat

Après la Guadeloupe, la Martinique, des syndicats, partis politiques et associations en Guyane, ont annoncé ce matin à Cayenne avoir saisi la justice en vue de condamner les représentants de l’Etat pour leur carence face à l’épidémie de Coronavirus qui prend de l’ampleur sur le territoire.
Les modalités de prévention, de dépistage du Covid 19 et de prises en charges des malades sont visées par ce référé-liberté, notamment en ce qui concerne la quatorzaine pour les personnes qui arrivent de l’Hexagone. Jusqu’à présent, la majorité des cas de coronavirus comptabilisés en Guyane sont importés.
Yannick Xavier, secrétaire général adjoint de l’UTG :
Mais c’est juste une colonie de vacances aujourd’hui, j'ai eu des collègues qui sont arrivés le samedi et qui ont repris le travail le lundi, normalement...Ce que l'on demande c'est qu'il y ait un réel suivi de la quatorzaine qui soit mis en place, ainsi qu'une arrivée massive de masques en priorité pour l'ensemble des personnels hospitaliers."
Le référé-liberté déposé au tribunal administratif, vise la préfecture, l’Agence Régionale de Santé ainsi que les centres hospitaliers de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Les requérants sont l’UTG, le Komité Drapo, Trop Violans et le Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale.
Yvane Goua, porte-parole de Trop Violans :
Si on laisse faire comme c'est fait, et appliquer les mêmes règles que dans l'hexagone, c'est à dire ne pas tester en masse, ne pas donner les moyens en masques, en gels aux personnels de santé, ou à toute personne en contact avec du public, là on va démultiplier les cas et l'on devra faire face à une crise."
Les formations à l’origine de cette saisine soutiennent que l’Etat, par ses manquements, porte atteinte à une liberté fondamentale, celle du droit à la vie.
Fabien Canavy, secrétaire général du Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale (MDES) :
Aujourd’hui, on peut s’interroger sur le dessein des services publiques en Guyane, dans la gestion de ce virus en Guyane. Qu'est ce que l'on veut vraiment pour la population?"
Des démarches similaires ont eu lieu en Guadeloupe et en Martinique. Le 27 mars, l’ordonnance du tribunal administratif de Basse-Terre a donné raison aux requérants. L’exécutif a fait appel devant le Conseil d’Etat. En Martinique en revanche, la justice ne leur a pas donné gain de cause.