70 ans après son appel à la solidarité, 17 ans après son décès, l’Abbé Pierre est dans la tourmente. Un rapport commandité par sa propre fondation fait état d’une série d’agression sexuelles. Les accusations qui vont du harcèlement à l’attouchement s’inscrivent dans une période allant de la fin des années 1970 à 2005. Des révélations qui propagent une onde de choc jusqu’à La Réunion, où la fondation et ses antennes Emmaüs constituent un maillage central de la chaîne des solidarités.
« On espère que les gens vont continuer à nous faire confiance »
Il a beau être l’un pilier de l’association, Bernard Grondin ne peut retenir ses larmes. Au regard des accusations portées contre son mentor, le directeur d’Emmaüs fait part de sa sidération : « On est hantés par ce qui ce qui se dit et on est dans l'attente de savoir comment les choses vont se dérouler, c'est très difficile » commente-t-il, se faisant le porte-parole de la communauté de salariés et de bénévoles.
Mais hors de question de céder à l’abattement les équipes d’Emmaüs Réunion, elles savent que de nombreuses familles comptent leur action pour se vêtir, meubler leurs logements ou se procurer l'ouvrage demandé par les établissements scolaires.
Il faut que les gens comprennent que les activités des groupes Emmaüs ne sont pas forcément toutes concernées par ce qui est dénoncé
Bernard Grondin, directeur d’Emmaüs Réunion
Bernard Grondin espère « les gens vont continuer à nous faire confiance » et rappelle la nature de la mission confiée à Emmaüs : Agir au quotidien pour aider les plus démunis et pouvoir faire face « aux manquements de de la nation ». Les dons sont donc plus que jamais les bienvenus , à remettre sur l’un des deux points de collecte du département : situés Zac Foucherolles au Moufia et Zone artisanale Pépinière à Saint-Pierre.