L'académie de Guadeloupe maintient la rentrée mais les syndicats et les élus sont dubitatifs

L'académie de Guadeloupe, malgré la vague épidémique actuelle, veut pour l'heure rester sur la même ligne que le Ministère qui préconise le maintien de la rentrée scolaire 2021-2022 aux dates initialement prévues. Les syndicats et les élus, eux, tirent les rênes.

Les quelques 90 000 membres de la communauté scolaire de Guadeloupe devraient retrouver le chemin de l'école comme prévu dès le jeudi 2 septembre prochain. C'est en tout cas, pour le moment, la ligne directrice de l'académie de Guadeloupe. Le 20 août 2021, Christine Gangloff-Ziegler a participé a une réunion de préfiguration de la rentrée scolaire en présence des syndicats, au cours de laquelle elle a bien attesté de la situation sanitaire préoccupante de l'archipel, toutefois, elle ferait confiance au protocole sanitaire du Ministère ainsi qu'aux leçons tirées des vagues précédentes selon lesquelles l'école est une source de contamination moins active que la famille.

Les syndicats et les élus prônent le report

La stratégie de l'académie inquiète les syndicats qui estiment que la violence exceptionnelle de cette 4ème vague exige un report de la rentrée scolaire. Dans un communiqué en date du 21 août 2021, l'ensemble des responsables des collectivités (Région, Département, Maires, EPCI) s'inscrit sur la même ligne et demande un report de la date de la rentrée scolaire. 

Après débat, en toute responsabilité et à l'unanimité, les élus présents ont décidé que le contexte sanitaire actuel ne permettait pas la tenue de la rentrée scolaire aux dates initialement envisagées par les services de l'État. Les élus réaffirment leur attachement au retour des enfants de Guadeloupe à l'école primaire, au collège et au lycée. Mais ils considèrent que la rentrée scolaire doit s'effectuer dans des conditions permettant de préserver la santé et la sécurité de tous [...]

 

Les syndicats se souviennent encore des couacs des vagues précédentes. Or, à l'heure actuelle, ils estiment qu'aucun de ces dysfonctionnements n'a été corrigé par les autorités concernées.

Au regard de la situation actuelle, il faut reporter. Nous n'avons aucune garantie sur l'état sanitaire des établissements, aucune idée de la gestion des cas-contact et des cas avérés. De plus, nous avons encore, à ce jour, des établissements soumis à des tours d'eau. Il est urgent de s'asseoir autour d'une table et de définir les conditions de rentrée correctes sinon c'est prendre le risque de fermetures sporadiques tout au long de l'année scolaire.

Eddy Ségur - Sécrétaire Général de la FSU Guadeloupe

 

Pour la FSU, l'enjeu n'est pas uniquement de laisser passer le pic épidémique, mais avant tout, de se laisser le temps de travailler à un protocole qui assure la sécurité sanitaire de la communauté scolaire de manière pérenne, garantissant ainsi une année normalisée, débarassée des interruptions intempestives.

Mais, d'autres lourdes épées de Damoclès pèsent sur la réouverture des établissements scolaires. Pour l'heure, le Ministère de l'éducation nationale joue l'apaisement. Jean-Michel Blanquer, interrogé par le JDD a martelé que l'école ne serait pas soumise au pass sanitaire.

Ce ne serait ni légitime, ni souhaitable, ni utile  : l'immense majorité des enseignants est vaccinée ou prête à se faire vacciner, a avancé Jean-Michel Blanquer. Nous sommes dans une logique de confiance et de responsabilité."

Jean-Michel Blanquer - JDD

 

Une logique qui semble pourtant fragile au regard du cas des départements d'Outre-Mer. Les syndicats Guadeloupéens restent sur le qui-vive. Onze organisations sont d'ores et déjà signataires d'un préavis de grève contre le pass-sanitaire, l'obligation vaccinale et pour "le respect des obligations faites aux employeurs de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et préserver la santé physique ou mentale des salariés." Rien n'est donc joué.

L'université choisit le télétravail

Du côté de carénage, Eustache Janky, le président de l'Université des Antilles, a tranché pour un télétravail généralisé. Le personnel des différents services sera en télétravail toute la semaine. Ceux qui, pour une raison ou une autre, doivent continuer à se rendre sur le lieu de travail bénéficieront d'une attestation de déplacement dérogatoire. 

Même régime du côté des étudiants qui vivront leur première rentrée 100% en distanciel. Des amphithéâtres connectés seront mis à disposition des étudiants, qui n'ont pas, chez eux, accès au numérique. Toutefois les places seront comptées pour respecter un protocole sanitaire strict.