L’Unicef s’implique dans des actions de prévention du suicide des jeunes au Guyana et au Suriname

Nicolas Charles Pron représentant de l'Unicef au Guyana et au Suriname
Venu en Guyane pour un projet de coopération, Charles Pron le Directeur de l’Unicef pour le Guyana et le Suriname a expliqué les actions engagées en faveur des enfants sur le plateau des Guyane. Il est notamment revenu sur le programme mis en place pour prévenir les suicides chez les jeunes, un phénomène très alarmant dans la région qui touche essentiellement les 16-25 ans.

Le 10 octobre 2023, une lettre ouverte de l’Unicef France a été adressée au gouvernement français, elle alertait sur l’urgence de mettre en place un plan spécifique sur la santé mentale chez les jeunes face à l’augmentation très alarmante des cas de dépression chez les adolescents. Une situation qui s’est exacerbée durant et après la crise sanitaire covid. Ces problèmes de santé mentale affectent durablement la jeunesse dans toutes les parties du globe et c’est le cas sur le plateau des Guyanes.
L’antenne de l’Unicef est basée à Georgetown et son rayonnement s’opère essentiellement au Guyana et au Suriname.

Un constat alarmant : le taux de suicides très élevé d’enfants

Le responsable de l’antenne Unicef sur la zone du Guyana et du Suriname, Charles Pron mène depuis 3 ans des actions sur la santé mentale chez les enfants. Ces deux pays figurent malheureusement parmi les pays qui ont le taux le plus élevé au monde avec les Etats-Unis de suicides d’enfants précise-t-il :

« Nous effectuons donc des actions de prévention, de plaidoyers pour démystifier les problèmes de santé mentale, pour amener les enfants à parler de leurs problèmes, leur permettre d’accéder aux services de sensibilisation. Nous œuvrons à la formation de travailleurs sociaux, de psychothérapeutes avec les universités. L’une des formes les plus communes de suicides au Guyana et au Surinam c’est l’utilisation des pesticides. Les enfants les boivent et s’empoisonnent. Nous travaillons avec l’industrie des pesticides pour avoir un code de conduite pour le marketing. Nous avons mis en place une hot-line pour la diffusion de textos et avons mis en place.»

Une série d’actions pratiques comme les ateliers de sensibilisation, un programme télévisé qui a été établi avec la première dame du Suriname, Mme Santokhi dans lequel les jeunes s’expriment parlent à des amis, des professeurs, des professionnels de la santé mentale.

Une implication forte du gouvernement guyanien aux côtés de l’Unicef

« Les droits des enfants ne s’arrêtent pas à une frontière à une rivière, ils s’appliquent partout. Notre mandat doit promouvoir ces droits de façon qu’ils soient respectés dans n’importe quel territoire ou le long de n’importe quel fleuve frontière. S’agissant des migrants, nous apportons un soutien immédiat aux personnes qui en ont besoin à travers les services de l’état. L’État du Guyana est assez généreux avec les migrants qu’ils viennent d’Haïti, du Venezuela comme c’est le cas assez souvent. Nous proposons toute une gamme de services en matière de santé, d’éducation, de protection car souvent ces enfants migrants sont victimes d’abus, d’actes de violence. Nous soutenons les actions des gouvernements guyanien et surinamais.»

Charles Pron précise que l’État du Guyana se projette depuis 3 ans les budgets dans l’investissement durable dans l’éducation et de la santé et ce sont les budgets qui s’accroissent le plus au sein de l’enveloppe gouvernementale.

« Le président Irfaan Ali n’hésite jamais à apporter son soutien aux programmes de l’Unicef, l’objectif principal de son gouvernement est de distribuer la richesse du pays à travers des programmes sociaux en santé et en éducation. Aussi nous travaillons de façon étroite avec les ministères de la santé et de l’éducation […] »

Mais ces interventions gouvernementales ont d’abord concerné les habitants de la frange littorale autour de Georgetown alors que beaucoup de populations isolées se trouvent dans l’intérieur, notamment des populations amérindiennes. Aussi les programmes Unicef mettent l’accent sur des services de qualité dans l’intérieur du pays. Cela concerne l’accès à l’eau potable, à des moyens sanitaires. Outre l’axe santé les services de l’Unicef s’impliquent également pour l’amélioration de la qualité de l’éducation.

Le directeur de l’Unicef reconnaît au gouvernement du Guyana son appréhension d’une situation globale concernant la protection des droits des enfants et son implication forte à mener des actions qui ne sont pas limitées aux Guyaniens mais à tous les enfants recensés dans le pays y compris les enfants des migrants.