La cabine de téléconsultation, disponible en pharmacie, est pratique. Marguerite, la patiente du jour l'utilise pour un renouvellement d'ordonnance. Plusieurs outils, comme un stéthoscope connecté, sont disponibles afin de faciliter la consultation avec un médecin dont le cabinet est dans l'Hexagone.
Je fais une téléconsultation si vraiment je n'ai pas de médecin, d'autant que c'est un renouvellement. Si c'est pour des choses plus sérieuses, je vais voir mon médecin. Là j'en ai besoin, je n'ai plus de médicaments. Mais si j'ai mon diabète, il faut emmener le bilan sanguin, je n'irai pas en téléconsultation. Je vais attendre mon médecin pour faire le nécessaire.
Margueritte Nicole, préparatrice en Pharmacieinterrogée par Corine Jean-Joseph et Marc-François Calmo
Une consultation à distance
Seules les pharmacies et certaines collectivités peuvent être équipées de cabine de téléconsultation.
Selon le président de l'ordre des médecins, la téléconsultation est source d'interrogations concernant le suivi du patient.
Un téléconsultant fait un acte et c'est terminé. Il est censé envoyer un courrier au médecin traitant ce qui n'est pas toujours fait. Le conseil de l'ordre préconise une plateforme territorialisée. Ainsi les médecins intervenants seront du territoire, car il faut maîtriser le territoire, connaître les correspondants afin qu'il y ait une continuité et un suivi des soins. Surtout par rapport aux maladies chroniques que nous avons en grand nombre en Martinique comme les maladies cardiovasculaires, le diabète... etc.
Lucien Lin, président de l'ordre des médecins de Martiniqueinterrogé par Stéphane Lupon
La cabine de téléconsultation dépanne et pallie, selon certains, le manque de médecin. Depuis quelques années, la démographie médicale de l'île inquiète. Il y aurait 25% de spécialistes de moins par rapport à l'Hexagone.
Un argument balayé par le professionnel de santé qui indique que les cabines ne sont pas placées dans le Nord de l'île où le manque est avéré, mais principalement dans des pharmacies "en centres-villes dans des zones où il y a déjà des médecins".
Cette petite révolution dans la prise en charge rapide des patients a également une faille, elle ne permet pas les temps forts que sont "l'inspection, la palpation et la percussion de l'abdomen pour chercher certains signes". Elles ne pourront pas non plus remplacer la relation presque sacrée qui existe avec le médecin traitant.