Cette étude de l'institut de recherche américain Climate Central révèle que les 11 ouragans de l'année se sont intensifiés de 14 à 45 kilomètres par heure.
"Les émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre ont influencé les températures des surfaces marines dans le monde entier", a déclaré l'auteur de l'étude, Daniel Gilford, lors d'un échange avec la presse.
Dans le golfe du Mexique, ces émissions ont fait monter les températures de surface de la mer d'environ 1,4 degré Celsius par rapport à ce qu'elles auraient été dans un monde sans changement climatique.
Cette hausse alimente des vents d'ouragans plus puissants. Des phénomènes comme Debby et Oscar sont ainsi rapidement passés de tempêtes tropicales à véritables ouragans.
Une multiplication par 4 du potentiel de destruction
Les ouragans comme Milton et Beryl ont gagné une catégorie sur l'échelle de Saffir-Simpson, de 4 à 5, en raison du changement climatique. Autre ouragan, Hélène, a grimpé de la catégorie 3 à 4.
Et ce reclassement n'a rien d'anecdotique : chaque passage à une catégorie supérieure correspond à une multiplication par quatre environ du potentiel de destruction.
Particulièrement dévastateur, Hélène a fait plus de 200 victimes, le deuxième ouragan le plus meurtrier à frapper le continent américain depuis plus d'un demi-siècle, derrière l'ouragan Katrina de 2005.
Selon une autre étude de Climate Central, entre 2019 et 2023, 84% des ouragans ont été considérablement renforcés par le réchauffement des océans dû à l'activité humaine.
Bien que leurs deux études se soient concentrées sur le bassin atlantique, les chercheurs affirment que leurs méthodes peuvent être appliquées aux cyclones tropicaux à l'échelle mondiale.
Et les climatologues préviennent : les effets risquent de s'aggraver à mesure que les températures augmentent au-delà de 1,5 degré Celsius.