Que dit la cour des comptes ?
La période auditée par la cour des comptes couvre les exercices allant de 2015 à 2022. Dans leur rapport publié le 12 juillet 2024, les magistrats font état d’«une situation financière très dégradée » de la chambre d’agriculture de La Réunion. Selon la cour des comptes, l’établissement public fait face à un déséquilibre structurel creusé par de faibles recettes fiscales couplées à une augmentation de la masse salariale. Dans ces conditions, les magistrats estiment que sans la mise en œuvre rapide d’un plan de redressement la chambre ne sera plus en mesure d’assumer ses charges courantes. Le rapport préconise de procéder à une réduction d’effectif et le placement de la structure sous tutelle renforcée.
Les élus refusent de licencier
Les préconisations des magistrats vont dans le sens du licenciement des 172 salariés de la structure, ce que ne comprend pas Frédéric Vienne. Le président de la chambre consulaire observe que l’établissement public a déjà subi des coupes sombres. « Il y a 20 ans, la chambre comptait 230 salariés, j’estime que l’effectif actuel est nécessaire pour accompagner l’agriculture réunionnaise et conforter son leadership au niveau des outre-mers. La Réunion est le premier DOM en production de cannes à sucre et aussi le plus dynamique : on arrive à couvrir 70 % de la demande en produits frais. C’est le fruit de l’accompagnement de la chambre.»
Ce n’est pas en réduisant les effectifs qu’on pourra mieux accompagner les agriculteurs
Olivier Fontaine
Olivier Fontaine , secrétaire général de la chambre ne peut qu’abonder dans le sens de son président. Il rappelle que la mise sous tutelle reviendrait à mettre100 personnes à la porte. Ce qui, de son point de vue est incompatible avec les nouvelles missions et enjeux qui attend la chambre consulaire tant en matière de souveraineté alimentaire que de transition écologique.
Effacer la dette pour éviter la mise sous tutelle
Face à cette situation financière dégradée, les élus ont présenté un plan de redressement au préfet , il y réclament l’effacement de la dette qui atteint 4 millions d’euros. Le représentant de l’Etat dispose de toute latitude pour placer ou non la chambre sous tutelle renforcée.