La CRC, après examen du budget primitif 2020 annonce un déficit de plus de 24 millions d’euros.
La CRC note que Kourou continue à creuser son déficit, voire l’augmenter au fil des ans, malgré le plan de redressement adopté depuis 2015.
La Chambre Régionale des Comptes note qu'aucune mesure de redressement n'a été prise et évoque la succession de dépenses somptuaires.
Voici quelques extraits du rapport de la chambre régionale des comptes.
Tout d’abord l’avis de la CRC sur les embauches de la commune de Kourou.
La commune a procédé à 113 titularisations au cours de la période 2015-2019 – dont 16 depuis septembre 2020. Le nombre d’agents rémunérés était estimé en 2019 à 831 agents, ce qui est supérieur de 33 % à la moyenne des collectivités de la strate (624 agents).
La Chambre Régionale des Comptes poursuit
La commune affirme sa volonté de maintenir le nombre de contrats dits « recrutement social entre 3 et 6 mois » le qualificatif de « social » adjoint à cette pratique ne suffit pas à la légitimer alors que, simultanément, la commune ne paye pas dans les délais ses fournisseurs et prestataires, compromettant l’emploi dans ces entreprises.
La commune de Kourou doit plusieurs millions d’euros à des entreprises locales précise la CRC.
Une recherche des dettes et créances réalisée par la chambre sur un échantillon de huit entreprises a conduit à recenser 3 447 428,79 € de factures reçues par la commune et non mandatées à cette date. L’une des entreprises de l’échantillon, une SARL établie à Kourou, est en cessation des paiements depuis le 1er août 2019 et en liquidation judiciaire depuis le 21 novembre 2019 et que, outre au moins une facture de 41 500 € (émise en janvier 2018) non mandatée au 31 décembre 2019, la commune ne s’est pas prononcée sur la libération à son égard de presque 51 000 € de retenue de garantie datant des exercices 2012 à 2014.
La Chambre Régionale des Comptes se penche aussi sur d’autres dépenses de la commune.
L’état des finances de la commune n’est pas amélioré par la succession de dépenses somptuaires ou irrégulières qui, pour la plupart, se concluent par des protocoles transactionnels, système de contournement des règles de la dépense publique.
La Chambre Régionale des Comptes propose au préfet de la Guyane de régler le budget primitif de 2020 de la commune après ses corrections en laissant apparaître un déficit prévisionnel global de clôture de - 24 009 241,54 €, soit une dégradation d’environ 12,5 millions d’euros par rapport au budget voté par le conseil municipal.
Le reportage de Jocelyne Helgoualch