Le Préfet de Guyane, Martin Jaeger a décidé de fermer provisoirement le gichet unique permettant aux immigrants de faire leurs démarches pour obtenir le statut de demandeur d'asile ce 19 août. Une mesure drastique, mais nécessaire tant la vague d'immigration connue par la Guyane est importante.
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Le Préfet de Guyane, Martin Jaeger a décidé ce vendredi 19 août 2016 de fermer provisoirement le guichet unique de la Croix-Rouge, accueillant les demandeurs d'asile. Il explique que le nombre de demandeurs d'asiles atteint des chiffres record : 2 700 ont été enregistrés en 2015, 4 500 ont été actés depuis le début de l'année 2016 et près de 2 000 cas seraient encore en attente de traitement. Les services de l'Etat ainsi que ceux de la Croix-Rouge ne peuvent plus répondre dans les temps à ces demandes et une réorganisation est devenue urgente, voire indispensable.
L'objectif est aussi d'envoyer un signal aux pays d'origine des demandeurs d'asile (essentiellement le Brésil, Haïti et le Suriname) et les autorités entendent bien lutter contre tous les abus et trafics liés à ces procédures. L'accueil des réfugiés est donc fermé, une situation inédite en Guyane.
Le reportage de S. Laporte et N. Pouillot
Un trop plein dans les services administratif et de santé
Martin Jaeger s'explique : "Nos dispositifs ne sont pas dimensionnés pour faire cet accueil et je ne peux pas recevoir les gens dans ces conditions donc, pour les nouveaux cas, j'arrête provisoirement. Et nous allons, avec la chaîne de traitement, voir comment nous allons réorganiser les choses". La préfecture a demandé à la Croix-Rouge de ne plus lui envoyer de rendez-vous concernant les demandes d'asile. Olivier Kleitz, le directeur de l'association, exprime d'ailleurs son impuissance face au nombre impressionnant de réfugiés qui s'agglutinent dans ses centres de santé. D'ailleurs, ces centres de santé sont désormais dans l'incapacité d'effectuer leur mission première : "L'accès aux centres de santé est de plus en plus difficile pour les populations régulières. Ces centres accueillaient des gens comme vous et moi pour faire un dépistage de maladies sexuellement transmissibles. Mais quand vous voyez qu'il y a 300 personnes qui attendent, vous n'avez pas envie de faire la queue".Identifier les demandeurs d'asile
La Préfecture de Guyane souhaite une présence permanente de l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (l'OFPRA) qui est l'organisme central, chargé de ce type de dossiers, afin de réduire les délais d'attente. De plus, Martin Jaeger se dit favorable quant à la mise en place d'un Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile en Guyane (un CADA), une structure qui n'existe pas sur le sol guyanais contrairement aux autres régions de l'hexagone : "Il existe deux type de demandeurs d'asile en Guyane. Le premier type comprend les personnes issues de l'immigration profitant du système français. Le second type comprend des personnes qui ont besoin de protection, comme la plupart des personnes en provenance du Moyen-Orient. Pour ces personnes là, l'OFPRA offre le statut de réfugié et nous nous devons de détenir une structure capable de les accueillir, comme il en existe dans toutes les régions de France".L'objectif est aussi d'envoyer un signal aux pays d'origine des demandeurs d'asile (essentiellement le Brésil, Haïti et le Suriname) et les autorités entendent bien lutter contre tous les abus et trafics liés à ces procédures. L'accueil des réfugiés est donc fermé, une situation inédite en Guyane.
Le reportage de S. Laporte et N. Pouillot
Le flux de demandeurs d'asile étant trop important pour les structures mises en place en Guyane, la Préfecture a suspendu l'accueil de nouveau arrivants afin de traiter aux mieux les dossiers déjà engagés