La rage sur le territoire de Maripasoula : Le maire Serge Anelli, réclame davantage de transparence dans la gestion de la crise sanitaire

Serge Anelli maire de Maripasoula
Alerté le 3 avril, seulement la veille, par le préfet sur les mesures d'urgence dues à la circulation de la rage à Eau Claire, le maire de Maripasoula, Serge Anelli, regrette les difficultés engendrées par cette notification tardive. Il insiste sur la nécessité d'une meilleure coordination renforcée entre l'Etat et la commune pour assurer la sécurité et la santé de ses administrés.
Distance entre Maripasoula et Eau Claire


Suite à l'annonce de la circulation de rage transmise par des chauves-souris dans le secteur d'Eau Claire à Maripasoula, un arrêté préfectoral a été émis. Il interdit l'accès à la zone et invite les résidents à évacuer au plus vite.
Cette mesure drastique, soutenue par la surveillance des forces militaires et de gendarmerie, a été mise en place pour contrôler la propagation du virus. L'Agence Régionale de Santé prévoit également une campagne de prophylaxie post-exposition pour les personnes susceptibles d'avoir été en contact avec les animaux infectés.

Un manque de communication dommageable de la part des autorités sanitaires

Face à cette crise sanitaire majeure le maire Serge Anelli a exprimé sa préoccupation : 

Si on me prévient d'une guerre imminente sans m'avoir donné au préalable les signaux nécessaires pour m'y préparer, alors nous sommes confrontés à un sérieux problème.

Une déclaration qui met en lumière la nécessité d'une communication efficace et immédiate en situation de crise, ainsi que la coordination entre les différentes autorités pour garantir la sécurité et le bien-être des citoyens.

La situation géographique isolée d'Eau Claire qui se trouve à deux heures du bourg et est uniquement accessible par voie fluviale, ajoute une couche de complexité aux efforts d'évacuation et aux mesures de traitement.
Le maire appelle à une intervention immédiate de l'État pour soutenir la commune dans la gestion de cette urgence et pour éviter la psychose parmi la population.

Dans ce contexte difficile, Serge Anelli prévoit de communiquer directement avec les habitants pour les informer des développements officiels et des mesures de sécurité à suivre. Il espère que les actions entreprises permettront d'endiguer la circulation de la rage et de protéger les résidents de Maripasoula et des environs.

Pour rappel en Guyane, trois personnes issues du site d'orpaillage d'Eau Claire ont succombé à l'hôpital de Cayenne entre le 17 février et le 1er mars 2024, suite à une rapide dégradation de leur état de santé. Les analyses ont confirmé la présence du virus de la rage chez l'un d'eux, tandis que les résultats pour les deux autres étaient encore attendus.

L'opération d'évacuation sanitaire de la zone a été portée à la connaissance des médias dans la soirée du 4 avril. 

  • Quelques indications sur la rage

La rage est une méningo-encéphalite mortelle des mammifères (chiens, chats, renards, ruminants… et aussi chauve-souris), transmise accidentellement à l’homme par morsure ou par contact avec la salive d’animaux infectés. Elle est due à un virus du genre Lyssavirus. La rage, une fois déclarée, est inexorablement mortelle quelles que soient les tentatives thérapeutiques. Cette maladie continue de tuer plusieurs dizaines de milliers de personnes par an dans le monde dont la majorité en Asie. Les derniers cas connus de rage en France remontent à 2016, un homme contaminé au Bengladesh et 2017, un enfant contaminé au Sri-Lanka. (Sources Institut Pasteur)