La rentrée en distanciel : une organisation complexe pour les parents et les personnels

Les modalités de la rentrée scolaire s’annoncent contraignantes autant pour le personnel éducatif que pour les parents d’élèves. Les mesures prises par le Rectorat visent à limiter le risque de cluster à l’école tout en garantissant une continuité scolaire. Mais cet équilibre a un prix.

Une rentrée individualisée pour le 1er degré, des cours en distanciel et une prise en charge par petits groupes, pas de restauration scolaire, c’est en substance le profil de la rentrée 2021-2022 qui se dessine. Ces adaptations répondent à l’exigence de contrôle de la circulation du virus au sein des établissements alors que la situation sanitaire de la Guadeloupe reste critique.

Une logistique contraignante

L’école à la maison a de nombreuses contraintes. À la maison aussi, un minimum d’encadrement est nécessaire,  surtout avec les plus jeunes. Or, septembre annonce le retour d’une activité professionnelle plus nourrie pour les parents, et ce, même s’ils sont en télétravail. Lydia Placide est entrepreneure, et déjà l’organisation des semaines lui semble compliquée.

Il faudra aller la chercher, aller la récupérer à 11h30 et fonctionner avec elle. Et on parle là d’une seule journée par semaine. Ce qui signifie que les trois autres jours, je dois lui faire faire les cours. Ce n’est pas très contraignant pour moi, mais ce n’est pas le cas de tous les parents.

 

Les enseignants devront composer avec des méthodes de suivi différentes et adapter la pédagogie à la visio-conférence qui ne permet pas toujours de capter l’attention des élèves.

Garantir la continuité pédagogique

Il y a bien deux ans que les écoles n’ont pas renoué avec une année scolaire continue. Pour les syndicats, tout l’enjeu de cette rentrée et de partir sur des bases saines garantissant la continuité de la scolarité en dépit de la virulence de l’épidémie. L’objectif est double, protéger les personnels en évitant les brassages dans les établissements, et assurer des cours réguliers aux élèves.

Il faut tout faire pour que les établissements ne deviennent pas des lieux de propagation. Nous devons faire en sorte que la situation sanitaire ne se dégrade pas. Mais nous devons aussi faire en sorte, de ne pas avoir à fermer sans cesse les établissements et que les élèves aient une scolarité morcelée ou tronquée.

Eddy Ségur - Secrétaire général FSU

 

La réalisation de cet objectif va exiger un investissement conséquent des collectivités et du Rectorat. Il faudra, pour au moins deux semaines, lisser les inégalités d’accès à l’outil numérique, revoir la prise en charge dans les transports et renforcer sensiblement les mesures sanitaires au sein des établissements. Une feuille de route qu’elles se sont engagées à tenir.

« Nous espérons maintenant que toutes les promesses des collectivités seront tenues. Il faudra beaucoup de matériel pour assurer la sécurité de tout le monde. »

Jean Dernault - secrétaire général SPEG

 

Jusqu'à présent, les confinements successifs et l'école en distanciel n'ont pas fait exploser le nombre des décrochages scolaires, selon les chiffres de l'Éducation Nationale. Les syndicats et l'académie de Guadeloupe désirent conserver cette dynamique.

Pour (re)voir le sujet de Claudia Ledézert et Rémi Defrance