Les Réunionnais consomment de plus en plus des produits d’occasion. Et pour cause, avec l'inflation, la seconde main coûte moins cher, mais il s'agit également d'une alternative plus éco-responsable.
Le chronomètre est lancé. À une semaine de la rentrée, la chasse aux bonnes affaires a débuté, notamment à Emmaüs Grand Sud, à Saint-Pierre, et à la Ressourcerie de Bras-Fusil, à Saint-Benoît. Petits et grands trouvent leur bonheur.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"On fait du neuf avec du vieux"
La plupart des vêtements proposés à la vente étaient restés au fond des penderies. La plupart sont quasiment neufs. Pour un euro seulement, il est possible d'avoir un vêtement neuf.
"Quand on voit de belles jupes comme ça, c'est juste magnifique, lance une mère de famille à la Ressourcerie de Bras-Fusil. Pour cette rentrée scolaire, on va dire que je dépense 20 à 25 euros pour deux enfants. On a de belles pièces de vêtements. Clairement, on fait du neuf avec du vieux !".
Les visiteurs peuvent non seulement acheter des effets scolaires, des vêtements de seconde main, mais aussi de l'électroménager, des meubles et même des jouets.
"Emmaüs m'a sauvé la vie"
"Emmaüs m'a sauvé la vie. J'étais vraiment au plus bas, je n'avais plus rien et ça m'a vraiment aidé à remonter la pente. Aujourd'hui, même si ça va mieux, je viens toujours à Emmaüs, on y trouve toujours quelque chose d'intéressant, témoigne Cindy, une cliente d'Emmaüs Grand Sud. Je tiens à remercier Emmaüs. Financièrement et moralement, c'était un grand soutien pour moi".
"Là, pour la rentrée, on trouve plein de choses pour mon fils", dit-elle, sourire aux lèvres.
Par ici les bonnes affaires
"On trouve tout, mais vraiment tout, confie une dame. C'est un bon plan pour faire les courses de la rentrée, d'autant plus que j'ai quatre garçons de 6, 7, 9 et 14 ans à habiller. Je suis venue pour trouver des tee-shirts, des pantalons, des baskets et des petits bureaux".
Marie-Charline et son fils Théo sont tout droit venus de l'Hexagone. Ils sont à l'affût des bonnes affaires à Emmaüs. "On a l'habitude avec Emmaüs. Dès qu'on est arrivés à La Réunion, on a cherché sur la carte où est-ce qu'Emmaüs se situait ici, raconte Marie-Charline, une mère de famille. En fait, on ne s'en rend pas compte, mais Emmaüs est inutile pour plein de petites choses. J'ai eu des couverts pour moins de deux euros, c'est toujours ça de pris".
La seconde main : favoriser l'économie circulaire
Nombre de mères de famille interrogées souhaitent favoriser l'économie circulaire tout en stoppant la surconsommation.
"Moi, je n'ai pas honte. Maintenant, j'ai du mal à concevoir le fait d'acheter neuf, sauf si vraiment on cherche quelque chose de précis. Parfois, ma fille est habillée de la tête aux pieds avec des vêtements d'Emmaüs. On trouve des habits de bonne qualité, contrairement à ce que l'on peut croire", explique Marie-Charline.
De son côté, une autre mère de famille est là par corruption pour soutenir l'économie circulaire. Pour elle, il est "nécessaire d'arrêter de consommer des choses qui viennent du monde entier. L'idée de réutiliser fait partie de mon mode de vie".
Pour son fils, Théo, c'est l'occasion de "donner une seconde vie aux vêtements que d'autres ne veulent pas". "Tout le monde, toutes choses, a droit à une seconde chance, à une deuxième vie", dit-il philosophiquement pour son jeune âge.
Objectif : "éviter de polluer"
De son côté, l'ADRIE s'adresse à tous les consommateurs réunionnais. "Il faut que les gens oublient cette idée que les Ressourceries sont faites pour les gens qui n'ont pas les moyens financiers", insiste Leïna Brennus, coordinatrice technique pour l'ADRIE (association pour le Développement des Ressourceries, l'Insertion et l'Environnement).
Aujourd'hui, on propose à la population réunionnaise de pouvoir acheter des vêtements qui ne sont pas jetés en déchetterie pour éviter justement de polluer l'environnement.
Leïna Brennus, coordinatrice technique pour l'ADRIE
"Un geste solidaire"
"Chaque année, on a plus de gens qui viennent acheter des objets de seconde main", se félicite Axel Naillet, directeur de l'ADRIE.
Lorsque vous achetez à l'ADRIE, vous faites un geste solidaire. On lance un projet d'insertion par l'activité économique. Donc, on crée de l'emploi. C'est un geste citoyen.
Axel Naillet, directeur de l'ADRIE
Informations pratiques
Si, auparavant Emmaüs Grand Sud était ouvert uniquement deux jours par semaine, maintenant, la boutique est ouverte du lundi au samedi.
- Lundi à vendredi : de 9 heures à 12 heures
- Samedi : 9 heures à 12 heures et de 13h30 à 16h30