La stratégie de lutte contre le scarabée rhinocéros évolue en Nouvelle-Calédonie

Le scarabée rhinocéros est devenu impossible à éradiquer en Nouvelle-Calédonie, selon les services vétérinaires.
Malgré les 16 000 spécimens interceptés depuis 2019, le scarabée rhinocéros gagne du terrain en Grande terre. L’objectif est maintenant de préserver les îles de ce nuisible qui tue les palmiers. La lutte doit être collective pour le service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (Sivap), qui veut sensibiliser les professionnels et les particuliers.

Sur la Grande Terre, il va désormais falloir vivre avec ce ravageur. Les efforts pour éradiquer le scarabée rhinocéros dans la zone où il s'était installé, autour de la Tontouta et de Tomo, n’auront pas suffi. Petit à petit il progresse vers le nord et le Sud, jusqu’aux îlots. 

"Malgré un engagement de la Davar et de ses partenaires, on a constaté qu’il était plus rapide que la lutte mise en place, se désole Loïse de Valicourt, cheffe du Sivap . Donc on a dû changer de stratégie. Avant, il s’agissait d’une lutte pour l’éradication, maintenant, on est dans une stratégie de lutte pour éviter les infestations. Une stratégie pour vivre avec le scarabée, parce qu’on n'a plus le choix."

Par avion et par bateau

"Vivre avec" sur la Grande terre, mais éliminer le coléoptère s’il est repéré dans les Loyauté. Chaque île compte désormais une vingtaine de pièges : ils sont nombreux autour des ports et des aérodromes, et relevés tous les 15 jours par une association. A Ouvéa, où l'on relance la production de coprah, la vigilance est de mise. Alors que les plaisanciers peuvent accoster directement sur la plage sur autorisation des tribus, on a posé des pièges tous les un, deux ou trois kilomètres sur la côte ouest, pour intercepter l'insecte le plus vite possible.

Éradiquer le scarabée rhinocéros dans les îles, c'est préserver l'économie, l'environnement, et l'aspect socio-culturel. Le cocotier est présent dans les coutumes, il représente une rentrée d'argent par la vannerie et la transformation de sa chair. Autour de l'aérodrome de Magenta, 86 boîtes d'appâts sont installées sur les troncs des palmiers.

Focus sur les pièges installés à Magenta et Ouvéa

Reconnaître et signaler

Pour éviter l’infestation, la population calédonienne est invitée à participer. "On ne lutte bien que lorsqu’on connait bien, explique Loïse de Valicourt. Donc l’objectif, c’est de parler de ce ravageur pour que les gens soient conscients qu’il existe. On gagnera alors en vitesse, car si on sait le reconnaitre et qu’on sait ce qu’on cherche, dans ces cas là, on va pouvoir tuer scarabée dans la larve. Il se diffusera bien moins vite, même s’il se diffusera tout de même".

Vérifier régulièrement les cocotiers et les palmiers, éviter l’accumulation de déchets végétaux, retourner le compost, détruire les larves et les insectes (après signalement), enfin surtout ne déplacer pas les plantes d’une zone touchée vers une zone indemne : une campagne de communication va débuter pour qu’une surveillance globale se mette en place. Si vous repérez un spécimen, capturez le et contactez le Sivap au 24 37 45.

À l’Ile des pins et à l'archipel des Bélep, on cherche encore des référents pour gérer les pièges de scarabée rhinocéros sur place.