Lancement d'ACTIVI'SPORTS pour le vivre-ensemble entre les jeunes des communes de Mayotte

Près d'une centaine de jeunes filles et garçons de Mamoudzou, Cavani, M’Tsampéré et Vahibé ont pris part, vendredi 20 juillet 2018, sur le plateau sportif du Baobab, à la première journée du lancement de l’opération " ACTIVI'SPORTS .
Initié par un jeune mahorais de 22 ans, Hamidi Anli dans le cadre de son stage de BTS en cours dans la région de Poitiers, ACTIVI’SPORTS vise à promouvoir notamment le vivre-ensemble entre les jeunes des communes de Mayotte.

Lire notre précédent article : https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/activi-sports-rencontres-sportives-communales-du-20-juillet-au-10-aout-2018-8-14-ans-mayotte-610101.html

Ainsi, Madi Fatima, responsable de la médiathèque municipale de Passamainty, venue encadrer les jeunes au basket, a insisté,auprès des jeunes, sur la priorité de se présenter les uns et les autres pour  faire connaissance afin de mieux pratiquer le sport ensemble.

" On organise beaucoup d’activités sur Passamainty, malheureusement, on ne s'est jamais impliqué sur les autres villages de la commune de Mamoudzou. Alors, on s'est dit que pour favoriser les bonnes relations, le respect, le vivre-ensemble, il faut aller dans les autres villages, créer des liens entre les jeunes...", a t-elle souligné.

Madi Fatima a rappelé et déploré les incidents et bagarres survenus durant le dernier Festival Culturel de Mamoudzou, FESCUMA. 

" On entend souvent que les jeunes des différentes communes se battent dans les rues, à l’école.
On s'est dit qu’il fallait partir dans les autres villages, susciter des rencontres, créer des liens, des bonnes relations et le vivre-ensemble ", a-t-elle souligné.

Son leitmotiv, c'est se connaître d'abord afin de balayer les préjugées pour mieux jouer ensemble.

" Tant qu'on ne se connaît pas, on s'affronte. C'est dans les occasions sportives, culturelles qu'on peut se connaître et vivre ensemble, il faut donc créer, multiplier  beaucoup d'activités sportives, éducatives et autres, pour les jeunes de toutes les communes", a-t-elle martelé.

Dans la même optique, HAMIDI ANLI a également mis l’accent sur la coexistence pacifique entre les jeunes des différentes communes de Mayotte.

EMMANUEL TUSEVO - DIASAMVU : Qu’est ce qui vous a motivé à cibler les sports à faire pratiquer aux jeunes au lieu d'autres activités.

HAMIDI ANLI : C'est pour montrer aux jeunes que même s'ils n' ont qu'un seul terrain de football dans leur commune ou leur village, ils ont la possibilité de pratiquer d' autres sports que le football et s'ils
n' ont pas un terrain de foot ou de basket chez eux, ils peuvent se joindre aux jeunes des autres villages ou communes pour pratiquer d' autres sports qu'ils ne peuvent pas pratiquer chez eux.
Notre objectif est aussi de leur proposer des sports variés au lieu de les cantonner dans un seul sport.
Il s'agit de leur faire comprendre qu'ils ont la possibilité de mettre en place d'autres activités sans être nécessairement dans des clubs ou associations pour se faire encadrer.

Vous ciblez en quelque sorte le sport éducatif ?

Effectivement, c'est bien l’intérêt de ce projet, renforcer l’engagement des jeunes et consolider la place des associations dans le cadre de la mixité.

Est-ce que ça a été facile pour vous de mettre en place cette opération?

Pas du tout, ça n’a pas été facile. J'ai sollicité des nombreux partenaires de qui j'aurais voulu obtenir la contribution à la réalisation de ce projet et à l’encadrement des jeunes sur le terrain mais j’ai rencontré des problèmes notamment pour assurer le financement des transports des jeunes. J'aurais souhaité qu'il y ait davantage d'implication des clubs et associations de proximité mais quelques uns seulement m'ont accompagné.

C'est peut être très tôt de vous poser cette question mais de vos premiers constats, que pouvez-vous dire de l’état des lieux de la situation sportive à Mayotte ?

Il y a un manque de structures, un déficit dans l’encadrement des jeunes qui sont abandonnés et n'ont pas forcément d’occupation et du coup, ils n’ont rien pour occuper leur temps libre en dehors de l’école faute d'insuffisance et du manque de terrains de foot, de gymnases, de plateaux multisports. Voilà pourquoi nous tenons à leur dire qu'ils peuvent aller dans d'autres villages.
Pour moi, les rencontres entre jeunes de différents villages sont nécessaires pour favoriser du lien entre eux, le lien social. Pour leur avenir, tout cela peut favoriser tous les métiers de sports et leur offrir des débouchés.

EMMANUEL TUSEVO - DIASAMVU
​​​​​​​