Le fléau des dépôts sauvages

Que ce soit en bord de route, dans les quartiers ou au pied des bornes à verres, les dépôt sauvages sont de plus en plus nombreux en Polynésie
C'est un phénomène qui gagne du terrain et agace au plus haut point les autorités communales. Pneus, frigidaires, meubles, carcasses de véhicules... Que ce soit en bord de route, dans les quartiers ou au pied des bornes à verres, les dépôts sauvages sont de plus en plus nombreux en Polynésie. Les communes tiennent à dénoncer ces comportements et ces actes d’incivilité.

Qui déverse ses déchets en bord de route ? "Ce n'est pas bien, il faut mettre dans la poubelle", "C'est quelque chose de sale pour les touristes et c'est dégueulasse pour nous"... Beaucoup d'habitants dénoncent ces actes d'incivilité. Qui est responsable de ces dépotoirs ? Difficile de savoir mais c'est un combat quotidien pour les communes.

Que ce soit en bord de route, dans les quartiers ou au pied des bornes à verres, les communes montent au créneau et ne comprennent pas ces comportements qu’elles jugent inacceptables. La ville de Mahina a récemment dénoncé ces "incivilités inexcusables" sur sa page Facebook.

Pour Bran Quinquis, élu en charge de l'environnement, les déchets sont une question d'environnement et de salubrité publique. "Mettre ses déchets au pied d'une borne à verre, c'est attirer des nuisibles, des rats. Tout ça à côté d'une infrastructure dévouée à la santé, ça pose un problème. Je suis très surpris que les gens ne comprennent pas. Ce qui m'attriste beaucoup c'est qu'on avait constaté une nette amélioration, mais là ça fait moins d'un an, on a l'impression que Mahina redevient sale".

"Toutes les communes mettent en place un système de collecte de déchets, que les personnes utilisent ce système. Si on veut se débarrasser de ses déchets, il faut les mettre dans un coin de sa cour et attendre que la collecte soit faite !". 

Moerani Gauthier - responsable du bureau de propreté de Papeete

À Papeete, on dénombre une vingtaine de dépôts de déchets sauvages. Là aussi, l'incivisme autour des bornes à verre est difficile à combattre. La solution pour la commune : la caméra. Elle a été mise en place pendant un certain temps sur une zone précise. "On a vu que les personnes qui venaient et on pouvait les prendre en flagrant délit, explique Moerani Gauthier, responsable du bureau de propreté, J'espère qu'ils ont pris conscience que d'aller jeter chez les voisins n'est pas un comportement. Toutes les communes mettent en place un système de collecte de déchets, que les personnes utilisent ce système. Si on veut se débarrasser de ses déchets, il faut les mettre dans un coin de sa cour et attendre que la collecte soit faite !".

La commune a passé une convention avec une société privée pour un ramassage permanent des déchets sauvages. Au total, Papeete dépense environ 700 millions de Fcfp par an pour que la ville reste propre.

Des amendes entre 4 000 et 8 000 Fcfp

Les dépôts sauvages autour des bornes à verre sont aussi un véritable problème à Arue, déplore Jackie Bryan, adjoint au maire en charge de l'environnement. "On a essayé à plusieurs reprises de faire des tournées par nos mutoi mais c'est très compliqué. On ne peut pas fixer un mutoi à chaque borne de dépôt de bouteilles. On va donc passer à l'étape suivante qui est la pose de caméras mobiles".

Les pollueurs risquent des amendes. Elles varient entre 4 000 et 8 000 Fcfp mais encore faut-il prendre les fautifs en flagrant délit. Les communes comptent sur les témoignages des administrés pour enrayer ce fléau.