Près de quarante milliards de francs pacifiques : c’est la trésorerie disponible dans les caisses du Pays à la fin de l'année 2023. Une réserve qui pourrait être louable… Mais pour l’opposition, ces économies traduisent surtout "l’incapacité" du gouvernement à mettre en place des projets structurants qui pourraient dynamiser l’Économie.
C'est le budget de l'ancienne majorité, en termes d'excédent de trésorerie. C'est aussi lié au fait que finalement le nouveau gouvernement ne fait rien de plus depuis le mois de mai. Donc ça a conduit à réduire les investissements publics et ça donne de l'argent dans les caisses du Pays mais ce n'est pas le rôle du pays que d'épargner au-delà d'un niveau raisonnable.
Nuihau Laurey- Élu non-inscrit à l’Assemblée de la Polynésie française
Aux yeux de l'opposition, cet argent pourrait servir à soutenir le pouvoir d’achat des ménages. D'autant que ces bons chiffres sont en partie obtenus grâce aux recettes fiscales exceptionnelles liées à l’inflation.
L'argent est là. On ne peut pas dire que l'argent n'est pas là. C’est pour ça qu'on les a interpellés en disant que puisque l'argent est là, vous pouvez faire des mesures concrètes pour faire baisser le coût de la vie. On a des réserves suffisantes qui peuvent profiter à la population.
Tepuaraurii Teriitahi– Présidente du groupe Tapura huiraatira à l’Assemblée de Polynésie française
Après un an de mandature, aucun projet n’a vu le jour et les programmes d’investissements coûteux sont passés à la trappe. Alors que le gouvernement explique que les entreprises peinent à répondre à la commande publique, il consacre malgré tout à ce domaine un important "crédit".
29 milliards sont réinvestis en crédit de paiement pour la commande publique cette année. Cela porte la commande publique à 60 milliards. Pour 2024, de nombreux projets [ont en cours] au-delà de ceux des Jeux Olympiques. On commence déjà à travailler sur des projets de construction sportive pour les Jeux de 2027 notamment.
Tevaiti Pomare -Ministre de l'Économie
Derrière cet optimisme affiché, un risque subsiste : la loi fiscale pourrait être de nouveau retoquée par le Conseil d’État, cette fois sur le fond. Si c'est le cas, le gouvernement devra rembourser près de 500 millions de francs pacifiques.