Il faut sauver le lagon de Saint-Leu ! Une convention de partenariat a été signée le jeudi 29 juin 2023 entre la commune, l’Etat, le département, le TCO et la Chambre d’Agriculture pour protéger le récif corallien. Les signataires se sont engagés à maîtriser le risque d’érosion des sols. Depuis 2018 le lagon de Saint Leu, soumis à des coulées de boue importantes après chaque épisode pluvieux, présente des signes de dégradations importantes.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Un lagon meurtri par la boue
Le lagon de Saint-Leu est endommagé par les boues déversées en mer par les cyclones et épisodes pluvieux de 2018. Cela n’est pas forcément visible vu du ciel, mais la moitié du platier des récifs coralliens de Saint-Leu surveillés de près par la Réserve naturelle marine de La Réunion, est endommagée, asphyxiée. "Tous les coraux sont ensevelis sous les boues et vont finir par mourir très rapidement, alerte Lionel Bigot, président du conseil scientifique de la réserve marine naturelle. Les boues vont rester : une partie va être emmenée par les courants et les houles, et une grande partie va sédimenter dans le milieu et leur action va être très forte pendant des mois, voire des années", poursuit-il.
Un relief abrupt
C’est en partie son relief qui explique l’arrivée massive et répétitive de ces boues dans le lagon. "La présence de très fortes pentes, au-dessus de 800m d'altitude, la présence de sols très sensibles à l'érosion dans les hauts et la pratique de pratiques agricoles, de maraîchage et de sarclage mettent les sols à nus", explique Marie Chaput. L’ingénieure risques naturels au BRGM ajoute que "lorsqu'il y a de fortes pluies, ces sols sont emportés et les fortes pentes favorisent les départs de terre".
Un partenariat pour protéger
L'Etat a mobilisé différents acteurs du territoire pour maîtriser le risque d'érosion des sols et protéger le lagon de Saint-Leu de ces boues. Les signataires sont la commune de Saint-Leu, l’Etat, le Département, le TCO et la Chambre d’Agriculture. Pour Jérôme Filippini, l'urgence est connue à l'échelle mondiale : "Il y a des phénomènes qui nous dépassent comme le réchauffement climatique et la température des océans qui a aussi un effet critique. On a décidé de faire ce que nous on peut faire à La Réunion, à notre échelle, avec les atouts qu'on a pour agir", indique le représentant de l’Etat.
Parmi les pistes de réflexion envisagées : la mise en place d’un arrêté de lutte contre l’érosion. Saint-Leu deviendrait alors une commune-pilote dans le cadre de la mise en place d'un arrêté de lutte contre l'érosion, un exemple pour les autres communes littorales de l'île.