La conjoncture économique de la Guadeloupe se dégrade. Le constat de l'Institut d'émission des départements d'outremer, dans sa dernière note consacrée au 2ème trimestre 2024. Dans ce rapport, il est également fait état du pessimisme des chefs d'entreprise qui observent une baisse de leurs activités et une dégradation de leur trésorerie. Une conférence économique a d’ailleurs été convoqué hier par le préfet et le président de région.
Un climat des affaires détérioré, ralentissement de l'investissement et hausse des prix
L'indicateur du climat des affaires connaît une baisse due à une activité économique plus faible qu'anticipée, marquée par une hausse des défaillances d'entreprises (+1,6 % sur un an). Les entreprises subissent une pression accrue liée à l'inflation, alourdissant leurs charges d'exploitation.
L'investissement privé ralentit, avec une baisse des importations de biens d'investissement (-6,7 %). Les entreprises prévoient néanmoins de continuer à investir, mais à un rythme réduit. Pendant ce temps, l'inflation persiste, avec une hausse de 0,5 % de l'indice des prix à la consommation (IPC), tirée par l'énergie et les services.
En Guadeloupe, l'inflation annuelle atteint 3,7 %, supérieure à celle de la France hexagonale (+2,1 %).
Un marché de l'emploi stable, mais des inquiétudes pour l'avenir
Malgré ces difficultés, l'emploi reste stable avec une légère baisse du nombre de demandeurs d'emploi (-0,7 %). Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A diminue légèrement (-0,7 %), avec un maintien des effectifs dans la plupart des entreprises.
Toutefois, l'augmentation du nombre de dossiers de surendettement (+9,5 %) met en lumière les difficultés rencontrées par les ménages.
Les secteurs du BTP et du tourisme sont sous pression
Le BTP voit chuter les appels d'offres (-29,8 %), et des ventes de matériaux de construction. Les prévisions pour le troisième trimestre s'annoncent sombres, les entreprises anticipent une baisse d'activité au trimestre suivant.
Le tourisme est aussi en difficulté et peine à retrouver son dynamisme, avec une baisse des nuitées (-9 %) et des perspectives d'investissement en déclin à moyen terme.