Le musée du Quai Branly présente une exposition sur les Taïnos et les Kalinagos des Antilles

Le musée du quai Branly à Paris rend hommage à partir de mardi aux ancêtres des populations des Antilles, qu'une exposition avait déjà consacrés au début des années 1990, prologue de la naissance de ce musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques.

Intitulée "Taïnos et Kalinagos des Antilles", cette exposition fait écho à celle sur "L'art des sculpteurs taïnos" présentée en 1994 au Petit Palais à l'initiative de Jacques Chirac, alors maire de Paris et par la suite à l'initiative de l'ouverture du musée du quai Branly en 2006.

"Cette manifestation consacrée à un art méconnu connaît un succès retentissant et amorce le changement de regard du grand public sur les arts non-occidentaux", rappelle le musée.
L'exposition actuelle retrace l'histoire des Taïnos et des Kalinagos, deux sociétés amérindiennes anéanties par la colonisation européenne.

Affiche de l'exposition Taïnos et Kalinagos des Antilles au musée du Quai Branly, visible jusqu'au 13 octobre 2024

La culture taïno s'est développée dans les Grandes Antilles et les Bahamas, tandis que celle kalinago s'étendait de Trinidad à la Guadeloupe, dans les Petites Antilles. Les deux sociétés étaient indissociables mais avaient un fonctionnement distinct : les Taïnos s'organisaient de façon hiérarchique, avec un pouvoir centralisé, les Kalinagos étaient composés de groupes belliqueux.  
Les sociétés contemporaines de ces îles, à la recherche de leurs racines, font de plus en plus référence à ces ancêtres. "Il y a une vraie revendication identitaire aujourd'hui, avec un intérêt pour les textes et l'archéologie", explique André Delpuech, commissaire de l'exposition. 

Elue en septembre 2023, la Présidente de La Dominique, Sylvanie Burton, est pour la première fois Kalinago.   

Soixante-dix oeuvres sont présentées dans l'exposition et permettent de découvrir l'art sur pierre, bois ou encore coquillage, qui occupaient une place centrale dans le culte des divinités. Un jeu de balle en caoutchouc sacralisé ou encore une statue dédiée à la "cohoba" (cérémonie d'inhalation de drogue) sont exposés.  

Malgré l'avancée des recherches sur ces deux sociétés, l'usage de beaucoup d'objets reste inconnu. "On a des pièces qui sont un grand mystère", explique André Delpuech, comme par exemple un siège cérémoniel, "l'un des plus beaux qui existent dans toutes les collections".