Le stade Pater délabré, les athlètes en paient le prix

Attention aux nids-de-poule… Des trous, des bosses, cette piste n’est plus du tout propice à l’entraînement. Elle n’offre plus d’amorti, pire elle cause des blessures aux athlètes. "Plus on est chaud, plus ça passe. En fait, ça dépend du stade de la tendinite". Timeri Lamorelle a remporté le bronze à l’heptathlon au dernier Jeux du Pacifique aux îles Salomon. C’est sur ce tartan qu’elle s’est préparé, ce qui lui a sans doute coûté la médaille d’or.

"En trébuchant, je me suis fait une entorse. Ça va très vite. Pour s'entraîner dessus, il n'y a plus de tartan partout donc on ne peut pas mettre les pointes, on abîme en plus nos tendons, on abîme nos chaussures. C'est dangereux !", estime l'athlète du club Aorai. 

Amy valet, championne de sprint sur 100 m, a également récolté son lot de blessures au stade Pater. Originaire de France métropolitaine, elle a conscience que ce terrain d’entraînement nuit a la progression des athlètes en vue des jeux du pacifique. "Quand on a un tartan ce n’est pas pour rien. C’est parce que c’est spécifiquement adapté à notre discipline. Nous en plus pour le sprint par rapport à nos chaussures qui sont cloutées, avec lesquelles on va avoir du ressenti, du rebond".

"On peut plus, moi j’avoue que je n'en peux plus. J'étais prêt à abandonner complètement, les jeunes me remotivent mais je pense qu'il faut faire quelque chose"

Daniel Vicente - président du club Aorai

Le ministère des Sports tient à rassurer les associations et les athlètes. Des travaux de rénovation ont déjà été programmés avant la fin de l’année 2025. "La piste de Pater sera rénovée, la piste de Punaruu sera rénovée. Et aussi une nouvelle piste qui répondra aux normes internationales, celle de Hitia'a. À l’issue des Jeux du Pacifique, il y aura trois pistes pour nos athlètes." assure Pure Nena, conseiller technique du ministère.

Un refrain que Danny Vicente, président du club Aorai, a déjà entendu plusieurs fois en l’espace de quatre ans. En attendant, le club a dû improviser. C’est donc sur le gazon que les jeunes s’entraînent, à condition qu’il n’y ait pas de match de football. "On peut plus, moi j’avoue que je n'en peux plus. J'étais prêt à abandonner complètement, les jeunes me remotivent mais je pense qu'il faut faire quelque chose. On ne peut continuer à s'entraîner et préparer les futures échéances comme les mini-jeux de Palau dans les conditions où on s'entraîne".

Les Jeux du Pacifique seront l’opportunité pour nos Tahitiens de remporter 45 médailles potentielles, et pour tenter la première place mieux vaut bien se préparer.