Les députés LFI réunionnais pas du tout convaincus par l'Elysée

Les députés Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard.
Reçus à l'Elysée jeudi soir, les députés LFI Perceval Gaillard (7e) et Jean-Hugues Ratenon (5e) n'ont pas apprécié cette "opération séduction" au lendemain de la censure du gouvernement Barnier.

Ayant voté la censure du gouvernement, les députés La France insoumise de La Réunion Perceval Gaillard (7e) et Jean-Hugues Ratenon n'attendaient sans doute pas grand-chose de leur réception par le directeur de cabinet de l'Elysée avec d'autres parlementaires ultramarins jeudi 5 décembre. Ils n'ont en tout cas pas changé d'opinion depuis. 

Interrogés par Outre-mer la 1ère en sortant du palais, les élus réunionnais se sont montrés très critiques à l'égard du président de la République, dont ils souhaitent le départ.

Regardez la réaction des députés réunionnais au JT de Réunion la 1ère :

Emmanuel Macron, une allocution qui n'a pas plu aux élus réunionnais Gaillard et Ratenon ©Réunion la 1ère

"Il faut attendre qu'il y ait un gouvernement censuré pour la première fois depuis 1962 pour qu'il se rappelle qu'il y a des députés dans les outre-mer, des problématiques dans les outre-mer et que peut-être il faudrait changer de méthode" déplore Perceval Gaillard, qui rend Emmanuel Macron seul responsable de la situation.

Les outre-mer "pas respectés" 


"Nous avons rappelé de manière très claire que le responsable unique de la crise politique que nous traversons actuellement en France, c'est le président de la République et qu'il doit donc partir, que ce soit par la démission ou par la destitution", avance-t-il. 


"Nous avons rappelé qu'il y avait un vrai problème de méthode depuis un certain nombre d'années dans le sens où nous ne sommes pas écoutés, encore moins respectés par l'ensemble des gouvernements qui ne répondent même pas aux courriers qu'on leur envoie quand bien même ceux-là sont signés par quasiment l'ensemble des députés réunionnais. Et nous avons rappelé que face à la crise immense, sociale, économique, écologique que rencontrent l'ensemble de nos territoires, c'est un changement de politique radical dont nous avons besoin", ajoute le député de la 7e circonscription.

"Macron n'a rien compris"


Pour Jean-Hugues Ratenon, l'"opération séduction" du directeur de cabinet de l'Elysée a échoué à les "ramener vers le bloc central." "C'est la première fois que je suis reçu en sept ans. Emmanuel Macron n'a rien compris, lui et son équipe", lance le député de la 5e circonscription.

"Macron n'a pas compris que les Françaises et les Français ne veulent plus de lui comme président de la République. Il n'a pas compris qu'il n'a pas servi les outre-mer, qu'il a abandonné les outre-mer. Lui-même en tant que président, mais aussi ses ministres qui se sont succédé", accuse le parlementaire de l'Est.

"Aujourd'hui, il nous parle de dialogue. Mais pourquoi il n'y a pas eu de dialogue jusqu'à présent ? On a fait voter des amendements dans le cadre de la loi de finances pour les outre-mer. Il y a eu des 49.3, mais à aucun moment de dialogue avec nous pour essayer de discuter", rappelle-t-il. 

Sans Premier ministre du NFP, "encore la censure"


Quant à Huguette Bello, la présidente de Région, elle a réagi à l'allocution présidentielle depuis Madagascar où elle assiste au CEO Summit. "On a toujours dit au président qu'il faut qu'il prenne quelqu'un qui appartienne au Nouveau front populaire, et les choses seraient réglées", rappelle celle qui fut un temps citée comme "Premièreministrable".  


"Je ne vois pas pourquoi il parle de front anti-républicain, alors qu'il y a des députés macronistes qui ont été élus grâce au front républicain. Je pense que ne pas mettre un Premier ministre issu de cette majorité, c'est encore aller à la censure", prévient Huguette Bello.