Dans son intervention, le ministre a dit qu’il faut « mieux équiper les policiers et les gendarmes à Mayotte parce qu’il y a des armes qu’on ne peut pas utiliser à Mayotte ».
En effet, l’armement des policiers est réglementé.
L’usage des armes intermédiaires c’était une demande de (notre) part, la venue récente du RAID (ndlr: en février dernier), a montré l’efficacité de l’usage de leurs armes face aux violences urbaines. Il est donc nécessaire de créer une unité de niveau 3 à Mayotte, unité opérationnelle d’élite comme le raid ou GIGN.
Djamalidine Djabiri, d’Unité SGP-Police Nationale
"On ne va pas tirer à balle réelles sur des enfants"
Sinon pour le policier, il faudrait une dérogation pour que les policiers mahorais, notamment à la BAC (brigade anti-criminalité), considérés comme étant des unités de niveau 2, puissent utiliser les « Gomm Cogne » à titre d’exemple…La demande a été faite auprès du ministre de l’Intérieur, « on espère un bon retour » dit-il.
Pour Alliance Police, la priorité est d’interpeller ces jeunes délinquants et de « les présenter à la justice. Et l’autre question, c’est « comment intervenir en toute sécurité face à des jeunes armés? Il faudrait une arme intermédiaire à portée longue, une arme qui ne soit pas létale. » précise Bacar Attoumani, le secrétaire départemental d’Alliance Police Nationale, rejoignant la pensée de Gérald Darmanin pour qui, il n’est pas question « de tirer à balles réelles sur des enfants de 11-12 ans » même s’ils sont armés de machettes et de haches.
Koungou ou la Petite-Terre transformé en zone police
L’autre annonce du ministre concerne la transformation de certaines zones de gendarmerie en zones police. Cette annonce plait également aux policiers. Jusqu’alors deux zones étaient concernées par cette demande des syndicats de police: Koungou et la Petite-Terre. Ces deux zones sont confrontées à de « la délinquance urbaine » selon l’analyse des policiers.
Bacar Attoumani évoque une revendication « de longue date pour Koungou et la Petite-Terre » et « c’est donc une bonne nouvelle », même si dans son intervention, le ministre parle d’un commissariat et non de deux, pour Bacar Attoumani, « c’est déjà très bien, dans tous les cas, ça va permettre aux mahorais de souffler, il y aura une proximité avec les mahorais. Ça permettrait aux mahorais de ne pas vivre ces évènements pendants des jours et des jours ou des heures et des heures. »
Avec le redéploiement Police-Gendarmerie, forcement on recrutera plus de jeunes mahorais, donc on aura des effectifs en plus. » Actuellement, il y a environ 730 policiers à Mamoudzou.
Même son de cloche du côté d’Unité SGP Police Nationale, pour Djamalidine Djabiri, c’est « une nécessité de transformer la Petite-Terre et Koungou en zones police, car ces communes sont confrontées à de la délinquance urbaine ». Des communes qui concentrent une forte densité de population, selon le recensement de 2017, officiellement, il y a 32 156 personnes à Koungou et 29 273 habitants en Petite-Terre.
Seul bémol: « moyens trop faibles pour la LIC en mer »
Les retours sont donc plutôt positifs même si Djamalidine Djabiri déplore « les faibles moyens supplémentaires à la LIC (lutte contre l’immigration clandestine) en mer ». Pour le policier même si Mayotte expulse plus d’étrangers en situation irrégulière que la France hexagonale, cependant les frontières maritimes de l’île restent poreuses, « beaucoup de kwassa arrivent à beacher, il est nécessaire de tripler les moyens immédiatement en terme d’intercepteur et de personnel » plaide-t-il. Pour Djamalidine Djabiri, il faut « tripler les moyens humains et matériels immédiatement car les passagers de kwassa-kwassa sont de plus en plus violents ».