Agressions sexuelles sur mineurs : "à partir de 4 ans, on peut déjà parler de la notion du corps à l'enfant", assure Saïrati Assimakou

Saïrati Assimakou, la présidente de l'association Souboutou Ouhédzé Jilaho
À l’occasion ce mercredi de la journée internationale des droits de l'enfant, l'association Souboutou Ouhédzé Jilaho, "ose libérer la parole", a organisé plusieurs actions de sensibilisation. Sa présidente, Saïrati Assimakou, a notamment publié un livre pour sensibiliser les enfants à l'inceste.

Une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles sur les mineurs est organisée par l'association Souboutou Ouhédzé Jilaho, à l'occasion ce mercredi 20 novembre de la journée internationale sur les droits de l'enfant. "Sur les questions d'agressions sexuelles, il est important aujourd'hui de noter que tout le monde doit être éduqué", précise sa présidente, Saïrati Assimakou. "Que les parents puissent comprendre comment protéger et ce qui doit être fait en termes de prévention, mais aussi donner aux enfants les outils et les biens nécessaires pour s'en prémunir."

Pour cela, elle a publié un livre illustré, La Quinta et le secret d'oiseau, dédié à sensibiliser les enfants sur ces questions et écrit avec des psychologues cliniciens. "Avant même de parler d'inceste, c'est de parler aux enfants de leur corps", précise l'écrivaine. "L'enfant comprend à quel moment il doit faire attention et à quel moment il doit signaler." Même si elle le reconnaît, c'est avant tout la responsabilité des parents de protéger l'enfant.

Un message difficile à faire passer aux anciennes générations

Selon elle, il faut avoir ces discussions le plus tôt possible. "C'est expliquer par exemple à l'enfant au moment où on change ses couches, pourquoi on change la couche. C'est déjà monter à l'enfant que c'est son corps, qu'on s'autorise à le changer, mais pour son bien-être", poursuit-elle. "Nous vivons dans une société où à travers le jeu, on a banalisé beaucoup de choses liées au corps. Personne n'a à se sentir libre de venir toucher à mon corps parce que je suis sa petite fille."

En somme, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Un message qui a du mal à passer chez les anciennes générations. "Généralement, on me dit que ça y est, on est parti faire des études, on revient tout chambouler, alors qu'en fait les enfants d'hier comme ceux d'aujourd'hui ne sont absolument pas à l'aise à l'idée qu'on les touche." Un débat qui peut être perçu comme intrusif, mais nécessaire : la majorité des agressions sexuelles se déroulent dans la sphère familiale.