Louis Harrys met les bateaux en bouteille

Louis est un navibotelliste.
On les appelle les "navibotellistes", des passionnés qui reproduisent des bateaux avant de les introduire à l'intérieur de bouteilles. C'est le passe-temps de Louis Harrys. Ce septuagénaire originaire de Rangiroa s'adonne à cette activité à Tahiti, en attendant de rentrer sur son île natale.

"Je viens de Rangiroa accompagné de mes petits-enfants pour l'école. Je suis venu avec ma femme". Louis Harrys vient des îles.

De son passé d’employé communal à Rangiroa, il conserve son amour des milieux marins. Son passe-temps : construire des répliques de bateaux dans des bouteilles de verre, un pari qui n’était pas gagné au départ. "C'est avec un particulier que j'ai appris. Ca ne me plaisait pas du tout. Je ne sais pas. J'ai appris, et j'ai laissé tomber, j'ai dit mon gars je te laisse ! J'ai trouvé un autre travail pour moi. Je n'ai pas appris pour gagner de l'argent dessus, juste pour le plaisir", précise-t-il.

Au moins 4 jours de travail.

Du bois de palette récupéré fait l’affaire. "Je pose comme ça, il y a déjà la forme".

Une fois découpée au couteau et poncée au papier de verre, la forme est creusée et les voiles en tissus installées...le tout relié par des fils. "Les fils que j'ai mis sur le côté, c'est pour dresser le mât".

La difficulté consiste à faire entrer par le goulot de la bouteille le voilier avec ses voiles, un travail minutieux. Habituellement Louis termine un ouvrage en 4 jours, mais parfois, le fiu s’installe. "Quand il y a des emmerdements, des ennuis, on laisse. N'insistez pas, laissez, tu ne gagnes rien. Tu vas perdre du temps". 

Avec des bateaux à l'intérieur, ces bouteilles ne devraient pas couler !

Ne lui demandez pas son secret pour lever les voiles du navire dans la bouteille...il ne le donnera qu’à ses petits-enfants.

Louis continuera à fabriquer ses objets de décoration, avant son retour d’ici 5 ans à Rangiroa, là où les bateaux naviguent... sur l’eau du lagon !