Jérémie Louis-Sidney, tué l’arme à la main lors du coup de filet antiterroriste, était un délinquant converti à l’islam devenu islamiste radical, mais aussi une personnalité faible et "malléable", selon sa famille.
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Français de 33 ans d’origine antillaise, né à Melun (Seine-et-Marne), seul garçon d’une famille de sept enfants, Jérémie Louis-Sidney , a connu une "scolarité difficile", selon l’avocat de la famille, Louis Balling.
A la suite de petits délits, l’adolescent est placé en foyer d’accueil d’où il s’enfuit, à 17 ans, et fugue dans le Midi de la France. Chrétien de naissance, il se convertit à l’islam au même âge. Sa famille ne lui connaît pas de parcours professionnel précis, il multiplie les petits boulots mais aussi les délits. Et finit par être interpellé en septembre 2007 pour trafic de stupéfiants. Placé en détention provisoire, il est ensuite libéré sous contrôle judiciaire. La justice le condamne en avril 2008 à deux ans de prison, dont un an ferme.
Bénéficiant d’une réduction de peine pour bonne conduite, il ne retourne pas en prison, mais c’est ce séjour derrière les barreaux qui l’a poussé à la radicalisation, affirme Me Balling. "Il a accentué sa pratique religieuse", dit-il, et porte alors la barbe et la djellaba.
Jérémie Louis-Sidney est père de plusieurs enfants de compagnes différentes, dont un nourrisson d’un mois, dont la mère fait partie des 12 personnes interpellées. Une autre jeune femme, enceinte, résidant à Cannes s’est également présentée comme sa compagne.
"Chemin de la foi"
Alors qu’il enchaîne les emplois précaires, la famille constate "qu’il est plus radicalisé dans les derniers mois", avant le coup de filet. Jérémie est un garçon "faible, manipulable, très influençable, capable d’épouser une thèse mais pas solide dans sa réflexion", analyse Me Balling. Et selon lui, "on a pu le manipuler psychologiquement".
Une autre avocate, Me Mastaneh Djazayeri, qui l’a défendu en 2007 et qu’il retrouve en 2012 pour une affaire de droit de garde, ne partage la même vision : "Il a commencé sa conversion en 2009 alors qu’il était sorti de détention depuis un an. Il m’en a parlé, il me disait qu’il avait retrouvé le chemin de la foi (...) Mais il n’avait pas de discours radical. C’était pour moi un jeune homme ordinaire, il était intelligent, s’exprimait bien".
"Je le connaissais très bien, je le voyais souvent quand il passait voir la famille. C’est quelqu’un de bien", témoigne un habitant de Torcy.Une vidéo de rap, tournée à la même époque, offre cependant l’image d’un rappeur agressif, scandant que le 11-Septembre "n’est que la face cachée de l’iceberg", terminant sa chanson par "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), et lançant un appel aux "frères et aux soeurs qui s’égarent".
Alertée par ses discours radicaux, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) le surveillait depuis le printemps 2012. Aussi, lorsque les enquêteurs retrouvent ses empreintes sur la cuillère ayant servi à lancer une grenade dans un magasin casher de Sarcelles (Val-d’Oise), le 19 septembre, ils en font "l’objectif principal" de leur coup de filet. Mais les enquêteurs n’ont pas la certitude qu’il est l’un des deux hommes à avoir lancé la grenade.
Le 6 octobre, Jérémie Louis-Sidney est mortellement blessé, quand les policiers venus l’interpeller chez lui, à Strasbourg, ripostent à ses tirs.
Selon une source proche du dossier, le cerveau de la cellule ne serait pas Jérémie Louis-Sidney mais un des suspects interpellés à Torcy, qui l’aurait en fait conduit à intégrer la cellule islamiste.
A la suite de petits délits, l’adolescent est placé en foyer d’accueil d’où il s’enfuit, à 17 ans, et fugue dans le Midi de la France. Chrétien de naissance, il se convertit à l’islam au même âge. Sa famille ne lui connaît pas de parcours professionnel précis, il multiplie les petits boulots mais aussi les délits. Et finit par être interpellé en septembre 2007 pour trafic de stupéfiants. Placé en détention provisoire, il est ensuite libéré sous contrôle judiciaire. La justice le condamne en avril 2008 à deux ans de prison, dont un an ferme.
Bénéficiant d’une réduction de peine pour bonne conduite, il ne retourne pas en prison, mais c’est ce séjour derrière les barreaux qui l’a poussé à la radicalisation, affirme Me Balling. "Il a accentué sa pratique religieuse", dit-il, et porte alors la barbe et la djellaba.
Jérémie Louis-Sidney est père de plusieurs enfants de compagnes différentes, dont un nourrisson d’un mois, dont la mère fait partie des 12 personnes interpellées. Une autre jeune femme, enceinte, résidant à Cannes s’est également présentée comme sa compagne.
"Chemin de la foi"
Alors qu’il enchaîne les emplois précaires, la famille constate "qu’il est plus radicalisé dans les derniers mois", avant le coup de filet. Jérémie est un garçon "faible, manipulable, très influençable, capable d’épouser une thèse mais pas solide dans sa réflexion", analyse Me Balling. Et selon lui, "on a pu le manipuler psychologiquement".
Une autre avocate, Me Mastaneh Djazayeri, qui l’a défendu en 2007 et qu’il retrouve en 2012 pour une affaire de droit de garde, ne partage la même vision : "Il a commencé sa conversion en 2009 alors qu’il était sorti de détention depuis un an. Il m’en a parlé, il me disait qu’il avait retrouvé le chemin de la foi (...) Mais il n’avait pas de discours radical. C’était pour moi un jeune homme ordinaire, il était intelligent, s’exprimait bien".
"Je le connaissais très bien, je le voyais souvent quand il passait voir la famille. C’est quelqu’un de bien", témoigne un habitant de Torcy.Une vidéo de rap, tournée à la même époque, offre cependant l’image d’un rappeur agressif, scandant que le 11-Septembre "n’est que la face cachée de l’iceberg", terminant sa chanson par "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), et lançant un appel aux "frères et aux soeurs qui s’égarent".
Alertée par ses discours radicaux, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) le surveillait depuis le printemps 2012. Aussi, lorsque les enquêteurs retrouvent ses empreintes sur la cuillère ayant servi à lancer une grenade dans un magasin casher de Sarcelles (Val-d’Oise), le 19 septembre, ils en font "l’objectif principal" de leur coup de filet. Mais les enquêteurs n’ont pas la certitude qu’il est l’un des deux hommes à avoir lancé la grenade.
Le 6 octobre, Jérémie Louis-Sidney est mortellement blessé, quand les policiers venus l’interpeller chez lui, à Strasbourg, ripostent à ses tirs.
Selon une source proche du dossier, le cerveau de la cellule ne serait pas Jérémie Louis-Sidney mais un des suspects interpellés à Torcy, qui l’aurait en fait conduit à intégrer la cellule islamiste.