Les martiniquais(es) mangent trop sucré et voici le résultat !

L'assemblée nationale examine aujourd'hui une proposition de loi visant à réduire la quantité de sucre dans les produits laitiers et les sodas, bien plus élevée qu'en France. "Il s'agit d'une inégalité de traitement, il est temps d'y mettre un terme", disent les députés socialistes.
François Hollande l'avait promis à ses électeurs d'outre-mer et aujourd'hui, les députés examinent une proposition de loi visant à mettre fin à une situation aberrante dans nos régions. Certains produits alimentaires comme les sodas ou les yaourts contiennent bien plus de sucre que leurs équivalents vendus en France. Cette différence de traitement, qui avait déjà fait l'objet d'un projet de loi en 2011, mais sans succès, serait en partie responsable de l'obésité qui touche plus durement les habitants de Martinique en particulier, où le taux d'obésité est de l'ordre de 8%.

 

Une situation étonnante !

Les exemples sont significatifs: un soda à l'orange proposé à la Martinique contiendrait 14 g de sucres ajoutés, contre moins de 10 g sur le continent. Un yaourt aux fruits afficherait 27% de sucres en plus que son équivalent sur le continent."II s'agit là d'une véritable injustice", dénonce la rapporteur du texte, la députée Guadeloupéenne, Hélène Vainqueur-Christophe, rappelant les chiffres alarmants du surpoids et de l'obésité en outre-mer, supérieurs à ceux du reste de la France. 

Les industriels devront se plier à la loi

Plusieurs raisons ont été avancées par les industriels pour expliquer la différence de qualité entre l'outre-mer et l'Hexagone. La première serait le goût plus prononcé en outre-mer pour le sucre. Un argument fallacieux, dit encore Hélène Vainqueur-Christophe. "Le fameux goût sucré des Ultramarins, c'est un argument des professionnels", ajoute-t-elle.

Les contraintes de production propres à l'outre-mer, sont aussi mises en avant. En l'absence de production laitière locale, les yaourts sont fabriqués sur place avec de la poudre de lait, qui est plus riche en fructose, un sucre naturel. C'est pourquoi la proposition de loi précise qu'il s'agit de limiter les sucres ajoutés.

Entrée en vigueur rapide

La loi s'appliquera dans les départements d'outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte), ainsi que dans les collectivités de Saint-BarthélemySaint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. La Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna ne sont pas mentionnés car ces collectivités ont leurs compétences propres en matière de santé.
L'article qui interdit la différence de teneur en sucres ajoutés entrera en vigueur six mois après la promulgation de la loi, permettant ainsi aux distributeurs d'écouler les stocks existants. Il concerne essentiellement les produits laitiers et les boissons.


 

L'assemblée nationale adopte la proposition de loi sur les produits trop sucrés en Outre-Mer, mercredi à l'assemblée nationale

Que dit la proposition de loi?

Interdiction de distribuer des produits alimentaires dont la concentration en sucres est supérieure à celle du même produit vendu en France hexagonale. Ce principe entrera en vigueur au plus tard six mois après la promulgation de la loi.

Homogénéisation des dates limites de consommation pour les mêmes denrées alimentaires distribuées en Outre-mer et en France hexagonale.

La proposition de loi vise particulièrement les yaourts et les sodas qui sont jusqu'à 50% plus sucrés en Outre-mer que dans l'hexagone. Le délai de six mois entre la promulgation de la loi et son application réelle devrait permettre aux professionnels d'écouler les stocks existants.

Quant à la Date limite de consommation entre la fabrication d'un produit et sa consommation elle était jusqu'à présent de 30 jours en métrople contre 55 jours en Outre-mer!

Désormais, si le sénat adopte la proposition de loi dans les mêmes termes, la DLC sera donc de 30 jours aussi bien pour les consommateurs ultramarins qu'hexagonaux.