Jean-Marc Ayrault arrive dans une Martinique en état d'urgence

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault
Le premier ministre effectue sa première visite officielle à la Martinique, il y arrive en pleine tension économique et sociale, plus grave encore que lors de la crise de 2009 selon les observateurs.

Le premier ministre est attendu dans une Martinique où le chômage concerne plus de 20% de la population active. Les femmes et les jeunes de moins de 25 ans, restent les plus touchés. Dans le domaine de la création d'emplois, certains chefs d'entreprises affichent leur pessimisme.

Jean-Marc Ayrault, qui sera interrogé dans le journal du soir de Martinique 1ère, est très attendu sur le volet fiscal. Le gouvernement reviendra-t-il sur le système de défiscalisation  ? Le chef du gouvernement devrait préciser la position de l’Etat jeudi devant le monde économique à Fort-de-France.
 
Le premier ministre devrait promouvoir le "bouclier qualité-prix", un dispositif créé dans le cadre de la loi Lurel de régulation économique outre-mer, destiné à lutter contre les mécanismes de la vie chère. Il porte sur une liste de 101 produits, pour un montant maximal de 365 €, dont le prix est censé baisser de 10 %. Les familles en attendent les premiers effets mais il faut noter que dans la grande distribution, les prix des produits de grande consommation baissent de 0,1 % en mai après avoir été stables en avril.

Dégradation du climat social

Les transporteurs, qui contestent l'application de règles européennes, viennent de suspendre leur mouvement après un début de semaine de blocage sur les principaux axes routiers. Les gérants des stations-service, réclament une hausse de leur marge et ferment leurs entreprises, jusqu'à nouvel ordre. Les syndicats des médecins et des autres catégories de personnel assurent que le centre hospitalier n’a plus les moyens d’assurer dignement les soins aux malades. Certains médecins envisagent leur départ, des infirmières sont à bout de nerfs...Une mobilisation est annoncée pendant le passage du premier ministre.

La violence, souvent sur fond de trafic de drogue, est au centre de toutes les inquiétudes, malgré le déploiement des zones de sécurité prioritaire, notamment à Fort de France. "La Martinique est malade de sa violence, de la simple altercation entre susceptibilités froissées aux meurtres, entre jeunes pour un regard, entre anciens amants", constate dans une lettre publique, le centre de recherche et d’innovation des territoriaux (CRIT)  

Jean-Marc Ayrault,  sera probablement interpellé également sur les conséquences de la pollution au chlordécone qui empoisonne les sols pour des décennies. Aujourd'hui la décision d'autoriser l'épandage aérien dans les bananeraies est incomprise par une partie de la population, une association en appelle à la responsabilité du gouvernement socialiste.
Jean-Marc Ayrault, qui reste comme le chef de l’Etat très impopulaire, va surtout tenter d’apporter des réponses concrètes aux problèmes de la Martinique, qui avait massivement voté pour François Hollande en 2012.

Le programme de la visite du premier ministre est à découvrir ici :