Les pacotilleuses de Fort-de-France font grise mine

780€ pour huit jours de vente... Les pacotilleuses de Fort-de-France travaillent dur pour faire des bénéfices
Une véritable économie existe autour des jours gras : la musique, les soirées dansantes, les marchands ambulants et les pacotilleuses, installées parfois sur le bord des routes. Elles espèrent vendre pendant cette période de carnaval mais la situation n’est pas facile.
Sur les étals des pacotilleuses de Fort-de-France, on retrouve tout ce dont on a besoin pour se mettre aux couleurs du carnaval : la jupe fluorescente, le débardeur à paillettes, le tout à petits prix. Pourtant les clients ne se bousculent pas. « Cette année, c’est plutôt calme, contrairement aux autres fois. C’est la crise, constate Christelle, vendeuse au centre-ville. Et puis les gens restent peut-être en commune au lieu de venir à Fort-de-France, surtout qu’il y a des problèmes de stationnement. »

La question de l'emplacement

Autre problème récurrent, l’emplacement des chapiteaux. « Cette année, on est installé sur le bord de mer. On est un peu à l’écart, regrette Christelle. L’an dernier, on était en face des bus, plus près des banques. » Surtout que le prix de la place est cher : environ 780 € pour les huit jours d’occupation, de mercredi à mercredi des cendres. Est ce valable d’investir ? Juvenson a fait le calcul. Et pour lui, la réponse est non.

Ecoutez Juvenson, vendeur de pacotilles à Fort-de-France :

Juvenson, vendeur de pacotilles à FDF

La mairie se défend par l’intermédiaire de Steeve Moreau, en charge de la sécurité. Nous l’avons rencontré, sur le bord de mer, pendant son tour d’inspection du parcours du vidé. « Compte tenu du nombre de jours, c’est un prix abordable, explique l’adjoint au maire. Les pacotilleuses ont un emplacement de choix sur le parcours du carnaval. C’est un lieu de fort de passage des touristes et des carnavaliers. C’est un endroit propice à la vente. »

Huit jours non stop ?

Alors comment rentrer dans son investissement ? Travailler 24 heures sur 24 ! Certaines pacotilleuses se relaient jour et nuit à leur stand pour être constamment disponible si un client se présente. D’autres comme Dorvilien, rencontré à Fort-de-France, dorment sur place pour ne pas laisser leur marchandise sans surveillance. Car réinstaller ses produits tous les jours prend beaucoup de temps. Du coup, les journées sont longues : fatigue, chaleur, pollution... Et le carnaval, les pacotilleuses n’en profitent finalement pas beaucoup.