La migration haïtienne en débat

Mathilde Ory, coordinatrice du Collectif Haïti de France (à gauche) et Angie Lee Gardy-Petit, membre du Groupement d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (à droite) parleront de la question migratoire.
Une réunion sur l’immigration haïtienne est organisée ce mercredi (26 août) à la Maison des Syndicats, à Fort-de-France à l’initiative de l’Assoka (Asosiyasion Solidarité Karayib). 
Selon le Groupement d'Appui aux Rapatriés (GARR), il y aurait environ 4 500 Haïtiens en Martinique. Ils seraient près de 4 millions à vivre à l'extérieur de l'île. La diaspora haïtienne est bien présente, d'où l'importance de la question migratoire. 

Une réunion est organisée ce mercredi (26 août), à partir de 16 heures, à la Maison des Syndicats, à Fort-de-France. L’Assoka (Asosiyasion Solidarité Karayib) réunira des associations et des personnalités sensibles à ces problématiques. En particulier, deux organisations seront présentes : le Collectif Haïti de France (CHF) basé à Paris et le GARR, une organisation de défense des droits des migrants haïtiens, située à Port-au-Prince.


Éviter la voie irrégulière

La réunion servira à mettre l’accent sur les problèmes liées à l’immigration, parmi lesquels, les lenteurs administratives. "Parfois, le consulat français remet en question l’authenticité des papiers d’état civil. Ils disent aussi que la Préfecture n’a pas encore donné d’autorisation d’entrée sur le territoire", raconte Angie-Lee Gardy-Petit du GARR. "À chaque fois, le temps passe. Les gens sont découragés et ils se tournent vers la voie irrégulière pour voyager". Pourtant, cette option est risquée notamment pour les femmes qui peuvent être piégées dans des réseaux de trafics d'êtres humains. "On travaille dessus avec le GARR sur des ateliers de sensibilisation pour les préparer à ce qui les attend", ajoute Mathilde Ory, coordinatrice du CHF.

Immigrer dans la Caraïbe n'est pas plus simple que d'aller en Europe ou en Amérique du Nord. "Les Haïtiens pensent que la proximité pourraient leur éviter les difficultés", explique Angie-Lee Gardy-Petit. "Dans leurs têtes, les Martiniquais sont comme des frères ou des soeurs. On a le kompa et le zouk en commun, tout comme le créole. Ils pensent que c'est comme si on était en Haïti. Mais c'est faux. Quand on est dans un autre pays, on est un étranger."