Voici 61 ans, Aimé Césaire démissionnait, à la surprise générale, du Parti communiste français. Pourquoi faut-il se rappeler, de nos jours, cette date symbolique ?
En cette période où l’hyper-consommation nous tient lieu de boussole et les polémiques coloniales de débats d’idées, un anniversaire est passé sous silence. Le 24 octobre 1956, il y a 61 ans, Aimé Césaire démissionnait avec fracas du Parti communiste français. C’est par une lettre ouverte au secrétaire général de l’époque, Maurice Thorez, que le député et maire de Fort-de-France annonçait sa décision irrévocable.
À quoi sert-il de revenir sur ce document ? Tout d’abord parce qu’il émane d’un dirigeant politique de haut vol et d’un intellectuel martiniquais ayant durablement marqué son époque. Il conviendrait d’avoir la même attitude avec Franz Fanon ou Édouard Glissant. À eux trois, ils ont su faire reconnaître notre île minuscule comme un pays majuscule pour la pensée au 20ème siècle.
Deuxième raison pour se rappeler ce geste de colère de Césaire : il posait alors des problèmes suscités par le fonctionnement de notre société. Or, les forces politiques de son temps étaient incapables de les résoudre, selon lui. Il refusait le copier-coller dogmatique du communisme à l’européenne, une doctrine incapable de mener les peuples non européens vers l’émancipation.
Césaire voulait inventer un nouveau modèle d’action politique, une nouvelle façon de réfléchir pour mobiliser les masses et les exploités. Ce qu’il proposera avec la création du Parti progressiste martiniquais, en 1958. Le bien-fondé des analyses du Césaire de 1956 a été tardivement reconnu par le PCF, 40 ans plus tard. Ceci étant, il ne faut pas sous-estimer le rôle joué par les communistes dans la reconnaissance de l’échec de l’assimilation, pourtant demandée par eux, entre autres forces politiques.
Tout comme un autre texte puissant de Césaire, Discours sur le colonialisme, datant de 1950, sa lettre de démission du PCF gagnerait à être enseignée. Y compris à celles et ceux qui se réclament de sa pensée sans forcément la connaître ni l’appliquer.
À quoi sert-il de revenir sur ce document ? Tout d’abord parce qu’il émane d’un dirigeant politique de haut vol et d’un intellectuel martiniquais ayant durablement marqué son époque. Il conviendrait d’avoir la même attitude avec Franz Fanon ou Édouard Glissant. À eux trois, ils ont su faire reconnaître notre île minuscule comme un pays majuscule pour la pensée au 20ème siècle.
Deuxième raison pour se rappeler ce geste de colère de Césaire : il posait alors des problèmes suscités par le fonctionnement de notre société. Or, les forces politiques de son temps étaient incapables de les résoudre, selon lui. Il refusait le copier-coller dogmatique du communisme à l’européenne, une doctrine incapable de mener les peuples non européens vers l’émancipation.
Césaire voulait inventer un nouveau modèle d’action politique, une nouvelle façon de réfléchir pour mobiliser les masses et les exploités. Ce qu’il proposera avec la création du Parti progressiste martiniquais, en 1958. Le bien-fondé des analyses du Césaire de 1956 a été tardivement reconnu par le PCF, 40 ans plus tard. Ceci étant, il ne faut pas sous-estimer le rôle joué par les communistes dans la reconnaissance de l’échec de l’assimilation, pourtant demandée par eux, entre autres forces politiques.
Tout comme un autre texte puissant de Césaire, Discours sur le colonialisme, datant de 1950, sa lettre de démission du PCF gagnerait à être enseignée. Y compris à celles et ceux qui se réclament de sa pensée sans forcément la connaître ni l’appliquer.