Au CHUM, le laboratoire de virologie, qui confirme ou non les cas de Covid-19, tourne à plein régime. Il est alimenté, en amont, par un centre ambulatoire où sont pris en charge les patients positifs au coronavirus. L’infirmière responsable de ce centre exprime sa colère et ses espoirs.
Une fois que le prélèvement est terminé, ils rentrent chez eux avec un masque chirurgical et on leur communique le résultat dans la journée. Si c’est positif, on fait le suivi en les appelant tous les jours. Si la situation se dégrade, on les hospitalise.
Marie-Paule Ferdinand regrette également la façon dont son service a été perçu au sein même du CHU.
Au début de la maladie, on nous considérait comme des pestiférés. Quand les informaticiens venaient par exemple configurer nos logiciels, ils refusaient de rentrer, tant que nous étions à l’intérieur, comme si le virus allait leur sauter dessus. Les livreurs de repas de l’hôpital déposaient nos collations devant la porte, pour ne pas nous croiser. Aujourd’hui, on ressent une légère amélioration, parce qu’il y a plus d’informations sur le Covid-19.
À l’âge de 7 ans, je jouais déjà au docteur avec mes frères, mes sœurs et les enfants des voisins. Je les auscultais dans le jardin. J’utilisais des bûchettes de bois en guise de seringues pour faire les piqûres. Si je trouvais que l’un d’eux était malade, on l’enfermait dans le placard.
J’ai exercé pendant 23 ans en libéral, avant de céder ma patientèle, pour pouvoir accompagner mon mari, tombé malade, pour ses soins. C’est à ce moment-là que je suis entrée au service des maladies infectieuses du CHU.
En 2009, lorsque le virus H1N1 réapparaît sous une forme génétique inédite et se répand dans le monde entier, Marie-Paule Ferdinand est candidate pour tester le vaccin. C’est la seule paramédicale à se porter volontaire, aux côtés d’une dizaine de médecins du service de virologie de l’hôpital Pierre-Zobda Quittman.