Sur les 19 milliards annoncés en faveur du secteur santé par le gouvernement le 9 mars dernier, 448 millions ont été accordés aux établissements publics et médico-sociaux de Martinique. Insuffisant pour la CDMT, à cause des dettes à éponger et des revendications récurrentes à satisfaire.
A la suite du SEGUR de la Santé, le gouvernement a annoncé le 9 mars 2021, un montant de 19 milliards d’euros mobilisé pour l’ensemble des établissements publics de santé et des structures médico-sociales de France.
Dans cette enveloppe globale, 448 millions d’euros sont réservés à la Martinique, soit "-75 millions d’€ pour la restauration des capacités financières des établissements, - 364 millions pour les projets, - 9 millions d’€ pour les investissements courants" selon la CDMT.
"Le compte n’y est pas"
Pour le seul CHUM, le déficit de 2019 est de 140 millions d’€ (sans l’aide de l’Etat), la dette s’élève à plus de 250 millions d’€. Les Établissements de proximité sont dans la même galère, toute proportion gardée.
Pour exemple, concernant le CH Nord Caraïbe, le déficit est estimé à 900 000 € et la dette est de plus de 2 millions d’€.
A la lecture de ces annonces, la CDMT réaffirme que "tous les établissements de santé de Martinique sont en déficit budgétaire et asphyxiés par des dettes abyssales qui plombent les investissements".
Pour la Centrale Démocratique Martiniquaise des Travailleurs, même si ces annonces représentent "une bouffée d’oxygène", elle considère (dans un communiqué adressé à la presse le 13 mars 2021), que "le compte n’y est pas".
D’une part, les indicateurs énoncés précédemment le montrent. D’autre part, il n’a pas été pris en compte dans le cadre de ce SEGUR, les nombreuses revendications maintes fois, réaffirmées par les travailleurs de la Santé lors des mobilisations des organisations syndicales et des collectifs. Nous pouvons citer :
1- L'épurement total de la dette du CHUM et de tous les Établissements Publics de Santé et Médico-sociaux.
2- La prise en compte du coefficient géographique revalorisé après concertation avec l’ARS et qui n’a jamais été appliquée (ce qui représente près de 40 millions d’€ par an sur plus d’une dizaine d’années, faites le calcul !)
3- La tarification par l’activité T2A, système de financement des hôpitaux qui pose problème. A ce jour, aucune réponse n’a pas été apportée.
4- Les infrastructures délabrées et inhumaines : l’urgente nécessité de reconstruction de l’hôpital des Trois-Ilets, des EHPAD de Saint-Joseph et de Basse-Pointe, l’humanisation du tripode de PZQ, de l’hôpital Clarac, de l’hôpital du Marin.
5- La prise en compte de la valorisation salariale des personnels qui tarde à être mis en place avec un signe fort à donner pour les agents de Catégorie C.
"Être prudents…rester vigilants"
En s’appuyant sur ce décryptage, les membres de la CDMT disent "être prudents" sur ce qu’ils qualifient d’"effets d’annonce, d’autant plus que c’est le Directeur Général de l’ARS qui pilote les dotations" ajoutent-t-ils.
Quels seront les projets ? Quels sont les délais ? Les organisations syndicales seront-elles associées aux décisions ?... telles sont les interrogations "qui nous imposent de rester vigilants" souligne le syndicat.