50 ans de l’IVG : quand un geste de désobéissance civile devient un acte fondateur

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Il y a 50 ans jour pour jour, "le manifeste des 343" ouvrait la porte à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Un demi-siècle après, les femmes restent mobilisées. "Le manifeste des 343 salopes" vient d'être publié. Il y a deux fois plus d'IVG en Outre-mer que dans l'hexagone.

Tout a commencé il y a 50 ans jour pour jour, par un acte de désobéissance civile.

Le 5 avril 1971, le manifeste des 343 est publié. Il s’agit d’une tribune élaborée par les femmes afin d’avoir le droit à l’interruption volontaire de grossesse et dont le titre est : "la liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste. Je me suis fait avorter" ".

À cette époque, les femmes ne pouvaient pas avorter. Si elles le faisaient, elles pouvaient être poursuivies pénalement et même emprisonnées.

Le manifeste des "343 salopes"

 

Dimanche 4 avril 2021, clin d’œil à l’histoire, une nouvelle tribune a été publiée. Pour interpeller elle a été baptisée cette fois sous l’appellation choc des "343 salopes".

Les signataires, des artistes, féministes, politiques ainsi que des femmes de tous bords, souhaitent que les droits des femmes dans ce domaine précis soient encore plus entendus.

De nouvelles avancées

 

Un point en particulier est dénoncé. Aujourd'hui en France, le délai d’une interruption volontaire de grossesse est de douze semaines, le manifeste réclame que ce délai passe à 14 semaines.

Un  texte qui prévoit déjà un allongement de l’IVG est étudié à l’Assemblée Nationale. Mais les reports d'adoption s'enchaînent, en raison notamment de nombreux  amendements déposés. Et ainsi, les femmes désirant avorter le font à l’étranger, une fois le délai de 12 semaines passées.

"Progression lente mais dans le sens de la modernité"

 

Autre paramètre dénoncé par la tribune : les déserts médicaux qui ont des conséquences sur l’IVG.  Dans l’hexagone comme en Outre-mer, avorter est difficile, à cause du manque de structures d’accueils.

Le Planning familial national reconnaît cependant des avancées dans la pratique. Au début de la loi, le délai était de 10 semaines, il est passé en 2001 à 12.

"Une progression lente mais qui  va dans le sens de la modernité" selon les associations féministes.

Toutes ces structures se battent pour que la parole des femmes soit entendue et comprise, surtout quand elle est relayée par des professionnels mais aussi des politiques et autres acteurs de la société civile, impliqués dans ce dossier.

2 fois plus d'IVG en Outre-mer que dans l'hexagone

 

En 2020, lors de la journée mondiale du droit à l'avortement, qui n’est célébrée qu’en France, le Ministère des solidarités et de la santé avait publié les résultats d'une étude sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG), dans notre pays.

Une étude menée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Il en ressort que le nombre de femmes ayant recours à cette pratique est en constante augmentation. Elles sont deux fois plus nombreuses en Outre-mer que dans l'Hexagone.