À Barbade : 90% des produits alimentaires sont importés, les prix montent en flèche

Bridgetown, capitale de Barbade.
La population de Barbade n’arrive plus à faire face à la vie chère. Le secteur privé en collaboration avec le gouvernement vient de mettre fin à un programme pour contrôler les prix de 47 produits de première nécessité. Le salaire minimum ne couvre pas le coût de la vie.

Les Barbadiens s'interrogent. Comment faire face à l’augmentation des prix après la suppression du Pacte social introduit en 2022 pour contrôler les prix sur un panier de 47 articles ?

Aujourd’hui la Chambre de commerce incite la population à faire des achats pour les fêtes de fin d’année parce que les prix vont bientôt augmenter.

Selon l'institution, le coût de transport monte en flèche à cause de la guerre au Moyen orient. Les armateurs paient plus cher les assurances et plusieurs routes maritimes proches des zones de conflit ne sont plus praticables.

90% des produits de consommation sont importés

À Barbade, le taux d’inflation sur les produits de consommation est de 3,9%, presque le double d’un taux considéré comme correct par le FMI (Fonds Monétaire International).

Plusieurs taxes sont également appliquées aux produits importés avant même qu’ils n'arrivent dans les commerces.

90% des produits de consommation y compris les fruits et légumes frais sont importés. Le secteur agricole de Barbade n'est pas suffisamment développé pour approvisionner les grandes surfaces du pays.

La TVA de 17,5% et les taxes douanières aident à remplir les caisses de l’État.

Les articles commandés à l’étranger par les particuliers et les entrepreneurs sont également soumis à une taxe de 2% qui représente des "frais de conversion de devises."

Le transport est cher

À Barbade, le prix du carburant est parmi le plus cher des Petites Antilles anglophones. Un litre de sans-plomb coûte 1,80 euro, le diesel est à 1,40 euro.

Depuis 2018, le coût du transport public a presque doublé. 

Le monde syndical se mobilise

Toni Moore, secrétaire général du Barbados Worker Union, syndicat des ouvriers de Barbade, demande au gouvernement d’intervenir pour protéger la population contre la vie chère. 

Toni Moore demande l’augmentation du salaire minimal pour un salaire minimum vital.

De plus en plus de Barbadiens sont obligés d’occuper 2 ou 3 emplois pour arrondir les fins du mois.

Un salaire minimum vital est la rémunération d’un poste de travail avec des heures de travail normales.

Toni Moore, sécretaire-générale du Barbados Workers Union, le BWU

Toni Moore, sécrétaire-générale du syndicat Barbados Workers Union.

À Barbade, le salaire minimum est l’équivalent de 4 euros l’heure, un taux qui ne permet pas aux employés de vivre décemment.

Les chercheurs d’emplois sont souvent obligés d’accepter des contrats de travail sans horaires. Ce système qui ne garantit pas un salaire stable devient de plus en plus populaire à Barbade.

Toni Moore dénonce la pratique des contrats de travail sans horaires. Selon le syndicaliste, il s'agit d'une forme d’exploitation légalisée à Barbade.