À la Havane, le Premier ministre Manuel Marrero admet que les mesures appliquées par son gouvernement n’ont ni stimuler l’économie cubaine ni freiner la montée du taux d’inflation qui aujourd’hui frôle 30%.
Une pénurie de produits alimentaires et de médicaments ainsi qu’un exode migratoire sans précédent (400.000 personnes ont fui le pays ces 2 dernières années) ont marqué le quotidien des Cubains en 2023.
Selon le Premier ministre Manuel Marrero Cruz, la production nationale sur le plan agricole et industrielle n’a pas été à la hauteur des prévisions. L’investissement étranger n’est pas dynamique.
On aurait pu mieux faire. Nos propres insuffisances et problèmes persistent et affectent la capacité des programmes et des projections économiques.
Manuel Marrero Cruz, Premier ministre de Cuba
Le gouvernement a également fait un mauvais calcul concernant les chiffres du tourisme, une source vitale de devises.
Près de 2,3 millions de visiteurs ont choisi Cuba en 2023 or le gouvernement attendait 3,5 millions. Avant la pandémie, 4 millions de touristes ont fait escale dans le pays.
Toutes ces projections erronées se soldent par une économie qui s’est contractée de 2%.
Pour augmenter les rentrées d’argent et combler le déficit budgétaire, le Premier ministre annonce l’augmentation des prix du carburant, des transports et de l’électricité.
Le prix de la bouteille de gaz, du tabac et même les tarifs appliqués aux plantes médicinales seront revus à la hausse en 2024.
À Cuba, l’introduction d’un marché libre piétine encore. Le contrôle de l’État prédomine et freine les initiatives. Le pays souffre encore des conséquences de l'épidémie de Covid-19 ainsi que du durcissement des sanctions américaines décidées par l’ancien président Donald Trump et maintenues sous la présidence de Joseph Biden.
Pour tenter de freiner le départ du personnel de la santé et des enseignants, une augmentation des primes basées sur l’ancienneté et des heures travaillées, a été annoncée.
À Cuba le salaire minimum reste inchangé. Il est de 2100 pesos cubains, l’équivalent de 78 euros par mois.
L’augmentation des prix et la suppression de certaines subventions vont encore durcir le quotidien des Cubains dont beaucoup rêvent d’une vie meilleure, ailleurs...