L’Afrique, nouvel horizon de la civilisation humaine

Nombreux public lors du meeting contre l'oppression en Martinique (28 janvier 2020 sous le grand carbet à Fort-de-France).
La réunion publique organisée hier (mardi 28 janvier 2020) au Grand Carbet à Fort-de-France par la mouvance panafricaniste montre, s’il en était besoin, qu’il est temps de penser autrement notre insertion dans le monde.
Comment peut-on être afro-descendant ? N’est-il pas illusoire de croire que le panafricanisme nous offre des perspectives nouvelles de développement ? Les militants de cette mouvance, de plus en plus visible ici aussi, ne risquent-ils pas de renforcer le mythe de l’Afrique rêvée ?

Autant d’interrogations de longue date qui affleurent, une nouvelle fois, dans le débat public. Des questions gênantes ; Elles irritent bon nombre de nos compatriotes qui ont du mal à savoir à quel rameau de civilisation ils doivent se rattacher. Occident, Europe, France, Caraïbe, Antilles, diaspora noire : la confusion est totale.

Dès lors, se proclamer afro-descendant agace. Car cette notion suppose de remettre en cause notre aliénation culturelle, profonde et ancienne. Nous avons réussi, pour beaucoup d’entre nous, à croire que nous ne sommes pas ce que nous sommes. A savoir un peuple composé de personnes ayant dans leur généalogie des personnes venues d’Afrique, selon la définition de l’ONU.
 

Une décennie internationale consacrée à l’afrodescendance


L’ONU qui a décrété dans une résolution de novembre 2014 une décennie internationale consacrée aux personnes d’ascendance africaine. Une période allant de 2015 à 2024 afin de promouvoir et de protéger les droits humains de ces groupes.

Cette résolution à l’initiative de dirigeants africains est prise au pied de la lettre par un réseau de militants martiniquais. Ils sont quelque peu marginalisés à cause de l’originalité de cette démarche et de son caractère subversif. C’est oublier que 200 millions de personnes se considérant d’ascendance africaine vivent dans les Amériques. Sans compter celles établies sur les autres continents.

La résolution de l’ONU s’adresse aux États occidentaux qui vivent grâce aux rentes de situation acquises par le biais du commerce colonial. Ici, elle nous offre l’occasion d’engager le nécessaire débat sur la promotion de la part africaine de la culture martiniquaise. Nous ne voulons pas nous l’avouer, mais il est temps de considérer que l’Afrique redevient l’épicentre de la civilisation du futur.