Après 50 ans d’existence, la Caricom a du mal à parler d’une voix unie

Le siège de la Caricom au Guyana.
Le 4 juillet 2023, la Caricom, la Communauté Caribéenne fête ses 50 ans. Créée en 1973, lors de la signature de la Traité de Chaguaramas à Trinidad et Tobago, la Caricom compte 15 membres. L’organisation qui représente 19 millions de caribéens, a toujours eu du mal à agir avec de la cohésion. Une situation que les membres essaient enfin de changer.

Les pays membres de la Caricom ont chacun leurs propres constitutions et lois. Il y a 8 devises chez les membres. Le dollar caribéen, barbadien, jamaïcain, trinidadien, bélizien, surinamien, guyanien et la gourde haïtienne.

Dans la Communauté Caribéenne, on parle l’anglais, néerlandais, le créole et le français. Avec plus de 11 millions d’habitants, Haïti est le membre ayant la population la plus importante.

Avec une telle diversité, prendre les décisions communes et les appliquer dans chaque pays est souvent un exercice laborieux. Il faut faire preuve de beaucoup de patience.

Carla Barnett, secrétaire générale de la Caricom admet que l’organisation aurait dû être beaucoup plus avancée après 50 ans d’existence.

Carla Barnett, originaire de Belize, première femme secrétaire-général de la Caricom.

Une Communauté Caribéenne soudée

Les pays membres de la Caricom se sont réunis à Trinidad et Tobago pour s’en prendre au fléau de la criminalité et du trafic d’armes dans la Caraïbe.

Les leaders de la Caricom présents au symposium sur la violence un problème de santé publique. De gauche à droite, les Premiers ministres de Saint-Vincent et les Grenadines, Sainte-Lucie, Saint-Kitts et Nevis, la Jamaïque, Trinidad et Tobago, la Caricom, les Bahamas, le Guyana, la Grenade, Carriacou et Petite-Martinique, Barbade et la Dominique.

La Caricom s’implique également pour qu’Haïti trouve une solution à la violence.

Au cours de ces 50 dernières années, l'organisation a créé des institutions régionales qui interviennent dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de la gestion des catastrophes naturels, le changement climatique et la sécurité.

La Caricom a joué un rôle central dans la création de la Banque de Développement de la Caraïbe (CDB), la Cour de Justice de la Caraïbe (CCJ), l’Agence caribéenne pour la gestion des catastrophes (CDEMA), le Fond caribéen des assurances face aux catastrophes naturelles et l’Agence de Santé public caribéen (CARPHA), entre autres.

Un mandat d'arrestation de la Caricom, un accord sur le partage des biens saisis des criminels et une stratégie commune dans la lutte contre le terrorisme, sont déjà actés.

Un marché unique difficile à réaliser

La création d’un marché et d'une zone économique CSME prennent beaucoup plus de temps.

L’objectif est de mettre en place un espace économique commun entre les pays membres de la Caricom pour permettre la libre circulation de marchandises et de la main-d’œuvre.

Une politique agricole commune, un accord sur la taxation, les mesures phytosanitaires et un cahier des charges ont été établis.

En revanche, la libre circulation des professionnels dans la zone Caricom est loin d’être fluide.

L’absence d’un transport régional fiable, aérien et maritime, empêche le développement du commerce régional et le déplacement des populations.

La Communauté Caribéenne

La Caricom est composée de 15 pays membres. Tous sont des pays souverains et indépendants, exceptée l'île de Montserrat. Il y a 5 membres associés.

Signature du Traité de Chaguaramas. De gauche à droite : Errol Barrow, Premier ministre de Barbade, Forbes Burnham, Premier ministre du Guyana, Eric Williams, Premier ministre de Trinidad et Tobago et Michael Manley, Premier ministre de la Jamaïque.

Le siège de la Caricom est à Georgetown, capitale du Guyana.

Les membres adhèrent tous aux 4 piliers fondateurs de l’organisation : l’intégration économique, le développement humain et social, la coordination d’une politique étrangère commune et la coopération sécuritaire.