Matthew Olsen, Procureur général adjoint pour la sécurité nationale aux États-Unis a confirmé que l’assassinat du président d’Haïti a été préparé dans l’Etat de Floride.
L’enquête se penche sur l’acquisition d'armes et d'équipements et le financement de l’opération d’assassinat du chef d’État d’Haïti.
Markenzy Lapointe, Procureur des États-Unis pour le district sud de la Floride, a confirmé que l’un des accusés, nommé Walter Veintemilla, un homme d'affaires américain, habitant en Floride, serait le financier.
Après avoir remplacé Jovenel Moïse par un régime fantoche, Walter Veintemilla voulait obtenir des contrats lucratifs dans les domaines des infrastructures, d’achats d’équipements militaires et la facturation de services de sécurité privés en Haïti.
En avril 2021, son entreprise, Worldwide Capital Lending Group, a autorisé une marge de crédit de $175.000 à Counter Territorist Unit Security, une organisation appartenant à l’un des accusés, Antonio "Tony" Intriago.
L’argent a été utilisé pour payer les complices en Haïti et pour l’achat de munitions.
Pour sa part, Antonio “Tony” Intriago, surnommé le Général, est accusé de complot en vue de tuer ou de kidnapper une personne en dehors des États-Unis.
Agé de 59 ans, Intriago est d’origine vénézuélienne. Il vit aux États-Unis où il dirige son organisation CTU Security.
C’est lui qui aurait embauché des dizaines d’anciens militaires colombiens, soupçonnés dans l’attaque au domicile du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021.
Arcangel Pretel Ortiz, appelé le colonel Gabriel, travaille pour CTU Security. Originaire de la Colombie, il fait partie des accusés.
Le 4e accusé, Frederick Joseph Bergmann Jr., de Floride est accusé de contrebande de marchandises.
Il aurait envoyé en Haïti des gilets pare-balles maquillés en gilets radiographiques médicaux et d’autres équipements dissimulés dans des fournitures scolaires.
Au total 11 suspects sont en détention aux Etats-Unis.
Christian Emmanuel Sanon, un pasteur évangéliste et homme d’affaires en faillite, est la personne que les complotistes voulaient installer comme président d’Haïti.
John-Joël Joseph, l’ancien sénateur haïtien, interpellé à la Jamaïque et Rodolphe Jaar, ancien informateur des États-Unis et homme d’affaires haïtien, extradé de la République Dominicaine, sont déjà derrière les barreaux aux États Unis.
Selon les autorités américaines, le plan initial était de kidnapper le président Jovenel Moïse et de le transporter par avion dans un lieu non-identifié. Cette idée a été abandonnée. Il n'y avait pas d’avion disponible.
En Haïti l’enquête au point mort
En Haïti, 3 juges se sont retirés de l'affaire, un quatrième a été relevé de ses fonctions.
Une quarantaine d’accusés, y compris 18 mercenaires colombiens, sont en détention provisoire dans des conditions exécrables à la prison centrale de Port-au-Prince.
Martine Moïse veuve du président assassiné, a fustigé les autorités haïtiennes pour les conditions en Haiti qui ne cessent de se dégrader depuis la mort de son mari.
Dans la nuit du 7 juillet 2021, des mercenaires ont fait éruption dans la chambre du président haïtien Jovenel Moise. Ils ont assassiné le chef d’État à bout portant. On a compté 12 impacts de balles sur son corps.