Aux JO de Paris, Julien Alfred de Sainte-Lucie remporte la médaille d'argent du 200m

À Sainte-Lucie, 6 août 2024, à 15h40, la vie s’est arrêtée pour le départ du 200m féminin aux Jeux Olympiques de Paris.

Les habitants étaient devant les écrans, chez eux ou dans l’une des rassemblements de visionnage collectif organisées dans plusieurs communes de l’île.

La fille préférée de la nation, Julien Alfred, vient d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire de son pays.

Dès le départ du 200m, les spectateurs ont poussé des cris d’encouragement pour soutenir l'enfant d'orée de la nation qui court dans le couloir numéro 8.

À l’approche de la ligne d’arrivée, le volume a augmenté crescendo. Quand elle franchit la ligne avec un temps de 22 s 08 ds derrière l'Américaine Gabrielle Thomas, la fête commence. 

Julien Alfred, surnommée Juju par les Saint-Luciens, a gagné sa deuxième médaille. Après l'or du 100m, c'est l'argent du 200m qu'elle décroche, du jamais vu à Sainte-Lucie.

Julien Alfred a ressuscité la fierté nationale

Julien Alfred a réalisé un chrono exceptionnel de 10,72. Elle a devancé l’Américaine, Sha’Carri Richardson de 0,15 second, une distance immense en sprint.

L’hymne national de Sainte-Lucie a retenti pour la première fois dans un stade olympique.

Philip J. Pierre, premier ministre de Sainte-Lucie, a promis qu’il y aura un jour férié pour honorer les exploits de l'athlète. Le gouvernement cherche déjà un édifice qui portera son nom.

Pour faciliter ses déplacements, Julien Alfred a reçu un passeport diplomatique de Sainte-Lucie. Elle a également bénéficié de subventions du gouvernement et du soutien de sponsors internationaux.

Son entraîneur s’appelle Edrick Floréal, meilleur athlète du triple saut au Canada, originaire des Gonaïves en Haïti.

Depuis 2018, il est le coach de l’équipe d’athlétisme de l’Université du Texas. C’est là qu'il rencontre Julien Alfred, devenue "une athlète extraordinaire" aux yeux de ses compatriotes.

Âgé de 57 ans, Edrick Floréal est une figure paternelle pour Julien Alfred qui a perdu son propre père à l’âge de 12 ans.

La sainte-lucienne double championne olympique, est maintenant très attendue chez elle à Castries, pour fêter ses victoires à Paris.