C’est un salon inédit en Martinique mais classique dans son organisation, avec des conseillers et des experts mobilisés pour répondre à chaque visiteur. Ils sont répartis dans différents pôles.
Dans le pôle Créer et gérer son entreprise, on trouve des stands de la Caisse Générale de Sécurité Sociale de la Martinique (CGSS), de la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI) et de la Direction régionale des finances publiques (DRFIP).
Un peu plus loin se dresse le pôle Remplir ses obligations sociales avec d’autres intervenants. Il y a également le pôle Bénéficier de prestations sociales qui renseigne sur l’assurance maladie, la retraite, le recouvrement, la prévention des difficultés. A quoi sert par exemple un médiateur ? Comment contacter l’assistante sociale ? Tout y est expliqué en long et en large.
Sur les quelques huit-cents personnes qui se sont déplacées ce matin et cet après-midi au Palais des Congrès de Madiana, il y a Régine Rolle. Après avoir travaillé comme assistante de gestion dans diverses entreprises pendant une quinzaine d’années, elle a bénéficié d’une reconversion. Depuis trois ans, elle exerce comme assistante sociale en milieu associatif et à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM).
Aujourd’hui, à 42 ans, Régine Rolle veut continuer à exercer un métier qui la passionne, mais elle ambitionne de s’installer à son compte. C’est une rencontre avec des collègues qui exercent dans l’Hexagone qui l’a décidée à franchir le pas.
"Je suis venue sur le stand de la CGSS. Ils m’ont aidée à comprendre les démarches à faire pour créer ma structure. Dans l’Hexagone, on trouve des assistantes sociales libérales depuis 3 ou 4 ans. Mais en Martinique, c’est un nouveau métier. C’est toujours bon d’être à son compte. Ça va donner un autre sens à mon travail. Le social, c’est écouter, accueillir et accompagner. Mais si toutes les difficultés peuvent se ressembler, il faut agir au cas par cas, en fonction de la personne qui est en face de soi".
Régine Rolle, assistante sociale
Artisans, commerçants, professions libérales, on dénombre aujourd’hui vingt-deux mille travailleurs indépendants en Martinique. Un chiffre en constante augmentation avec le vif succès rencontré par le statut d'auto-entrepreneur. Si les uns et les autres maitrisent leur métier sur le bout des doigts, beaucoup ont encore du mal avec le reste, d’autant que les règles ont changé.
Le régime social des indépendants (RSI) a été supprimé le 1er janvier 2018. Ses anciennes missions sont prises en charge depuis 2020 par les trois branches du régime général de la sécurité sociale : assurance maladie, assurance retraite, Urssaf. Enfin une loi de 2021 a créé diverses mesures en faveur des indépendants regroupés dorénavant sous un nouveau statut unique.
Tous ces bouleversements soulèvent des questions, auxquelles conseillers et experts doivent apporter des réponses individuelles et concrètes. Dans les stands, installés au premier étage du Palais des Congrès de Madiana, on rassure également celles et ceux qui ont des inquiétudes spécifiques, comme les sexagénaires qui s’interrogent sur le cumul emploi-retraite : Peut-on continuer à travailler après avoir officiellement raccroché ?
"Sur ce salon on donne aux indépendants toutes les informations sur leurs droits et obligations. On les aide à faire leurs démarches. On les conseille. Ils connaissent évidemment leurs spécialités, mais pas forcément tout ce qui relève de l’administration et de la gestion de l’entreprise. Quelles sont les déclarations à faire ? A quelle période ? Il faut les accompagner pour tout ça".
Angela Lalaus, chargée de communication CGSS Martinique
Organisé de 8h30 à 17h30, le premier salon des travailleurs indépendants de Martinique a drainé également quelques jeunes désireux de se lancer dans l’entreprenariat. On les a vus aller d’un stand à l’autre, accompagnés de leurs parents. Eux aussi ont souhaité s’informer sur leurs droits, leurs obligations, leurs démarches. La relève se prépare.